Le président Poutine confirme une baisse des dépenses militaires russes

Cela peut sembler contradictoire. Le 1er mars, lors de son adresse annuelle au Parlement russe, le président Poutine a longuement évoqué l’existence de nouveaux armements (missiles hypersoniques, armes laser, mini-sous-marin à propulsion nucléaire, etc…), censés répondre à l’activité militaire des « États-Unis, qui veulent déployer leurs boucliers antimissiles en Europe de l’Est et Corée du Sud et viennent d’adopter une nouvelle doctrine militaire visant à doter les États-Unis de nouvelles armes nucléaires de faible puissance. »

Puis, à peine réélu triomphalement, le 18 mars, M. Poutine a confirmé son intention de réduire les crédits militaires alloués aux forces armées russes, lesquelles s’éléveraient actuellement à environ 48 milliards de dollars (soit près de 4% du PIB russe).

« Nous avons prévu une baisse de dépenses militaires pour cette année et pour l’année prochaine », a en effet déclaré le chef du Kremlin, avant d’assurer, toutefois que cela « n’aboutira pas à une baisse des capacités défensives » de la Russie. » Mais « nous ne permettrons aucune course aux armements », a-t-il insisté.

« Nous allons construire nos relations avec tous les pays du monde de la sorte qu’elles soient constructives et pour que nos partenaires soient disposés à un dialogue », a continué M. Poutine. « Bien sûr, tout ne dépend pas de nous. C’est comme dans l’amour, il faut que les deux parties y aient un intérêt, sinon il n’y aura pas d’amour », a-t-il ajouté.

Cette baisse des dépenses militaires russes n’est pas une surprise. Elle avait en effet été annoncée par M. Poutine en août 2017. « Cet automne, nous devrons élaborer une loi budgétaire pour l’année prochaine. Elle comprend des compressions du budget militaire, mais cela n’aura aucun effet sur le réarmement de notre armée et de notre marine », avait-il affirmé à l’époque.

En 2016, sous le coup des sanctions économiques et de la baisse du prix du pétrole, Moscou avait également taillé dans ses dépenses militaires, à hauteur de 160 milliards de roubles (près de 2,7 milliards de dollars).

Cela étant, ces restrictions budgétaires devraient peser sur les dépenses de fonctionnement et les programmes d’armement jugés non prioritaires. Selon l’analyste Dmitri Safonov, du journal Izvestia, cité par le site Russia Beyond, « certaines livraisons et travaux scientifiques seront retardés par le gouvernement. Par exemple, en ce moment, la Russie n’a pas besoin d’investir des sommes faramineuses dans le développement du système sur rails Bargouzine doté de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) de nouvelle génération. Ainsi, ce travail pourrait être reporté de quelques années. »

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