L’US Army veut tester des véhicules de combat robotisés d’ici 2021

La semaine passée, la Direction générale de l’armement (DGA) a indiqué qu’elle venait de lancer le programme FURIOUS (FUturs systèmes Robotiques Innovants en tant qu’OUtilS au profit du combattant embarqué et débarqué), visant à préparer la future capacité de robots des unités de combat de l’armée de Terre dans les domaines du déminage, de la reconnaissance et du transport.

Outre-Atlantique, il est question d’aller encore plus loin étant donné que l’US Army envisage de tester des démonstrateurs de véhicules robotisés de combat entre 2020 et 2021. L’annonce a été faite au site spécialisé Military.com par le colonel William T. Nuckols, le chef du nouveau « Project Office for Maneuver Robotics and Autonomous Systems » du TRADOC (Training and Doctrine Command).

Ce projet ne consistera pas à mettre au point des robots de combat aux dimensions réduites. Ces démonstrateurs seront en effet développés à partir de véhicules déjà utilisés par l’US Army, « même s’ils ne leur ressembleront probablement pas », a expliqué le colonel Nuckols, après souligné que l’US Army « a réalisé que la robotique allait être déterminante pour notre succès dans l’avenir. »

Ce dernier a pris l’exemple du char Abrams, dont la masse n’a cessé d’augmenter au fil du temps, afin de prendre en compte de nouvelles menaces. Du coup, il est devenu plus difficile à utiliser et coûteux à entretenir. Aussi, pour le colonel Nuckols, il serait possible d’avoir la même puissance de feu qu’un Abrams avec un véhicule robotisé de 25 tonnes, sans pour autant avoir à protéger un équipage.

Les prototypes de véhicules robotisés « auront tout l’équipement nécessaire pour les rendre semi-autonomes, afin qu’ils puissent manœuvrer sur de courtes distances et engager des cibles », a ajouté le colonel Nuckols.

Ce programme, a-t-il continué, sera l’occasion de « tester notre capacité à construire un véhicule de combat robotisé en termes de technologie et d’évaluer comment les soldats utiliseraient cette capacité. » Et d’insister : « Ce sera donc un test opérationnel aussi bien qu’un test technique. »

« Nous tirerons parti des leçons techniques et opérationnelles pour nous guider dans la phase deux de l’opération, qui visera à construire un véhicule de combat robotisé », a ainsi indiqué le colonel Nuckols.

Pour ce projet, l’US Army ne part pas de rien. Elle pourra en effet s’appuyer sur les travaux réalisés dans les années 2000 pour le programme « Future Combat Systems », qui devait être le « plus ambitieux » depuis la Seconde Guerre Mondiale. L’une des idées était de faire cohabiter des véhicules blindés « habités » et robotisés au sein d’un réseau (Warfighter Information Network-Tactical), afin d’avoir « la capacité de détruire tout adversaire et de contrôler toute situation dans toutes les conditions et tous les environnements, avec de plus petits calibres, une plus grande précision, des effets plus dévastateurs sur la cible, le tout à de plus grandes portées. » (*)

En 2009, ce programme, coûteux, fut en partie annulé par Robert Gates, alors secrétaire américain à la Défense, lequel l’avait estimé inadapté aux menaces du moment et à la nature des engagements de l’US Army.

« C’était il y a longtemps, et la technologie a beaucoup changé … et nous essayons de glaner les choses que nous avons apprises dans le passé », a commenté le colonel Nuckols.

(*) « How ‘Transformational’ is Army Transformation? » – Institute of Land Warfare, Association of the United States Army, février 2003,

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