Pressée par Paris d’accélérer le rythme, la Force conjointe du G-5 Sahel a lancé sa seconde opération

Le président Macron l’a dit et répété : il veut des « victoires », dès le premier semestre 2018, contre les les groupes jihadistes actifs dans la bande sahélo-saharienne. Pour cela, Paris compte sur la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), dont les 5.000 soldats seront fournis par le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie.

Avec leur homologue française, Florence Parly, les ministres de la Défense de ces pays ont participé à une réunion, le 15 janvier, à Paris, afin de convenir d’une « feulle de route commune destinée à accélerer l’opérationnalisation » de cette force conjointe et d’un « renforcement des effectifs avant le printemps ».

L’objectif de cette réunion aura donc été de mettre un coup d’accélérateur au déploiement de la Force conjointe du G5 Sahel, laquelle est confrontée à d’importants défis capacitaires, que ce soit dans le domaine des transmissions ou celui de la logistique (et l’on ne parle pas des appuis aériens, des évacuations sanitaires, du renseignement, etc).

Ces lacunes capacitaires avaient été mises en lumière lors de la première opération (Haw Bi) menée par la FC-G5S avec l’appui de la force française Barkhane, en novembre dernier, dans la région dite des trois frontières, aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Qu’en sera-t-il lors de la seconde, dont le lancement a été annoncé lors de cette réunion des ministres de la Défense des pays concernés?

« Nous avançons (…) la force conjointe monte en puissance (…) la première opération a eu lieu, la deuxième commence aujourd’hui » (15/01), a en effet annoncé Tiéna Coulibaly, le ministre malien de la Défense.

Pour des « raisons de sécurité, les ministres n’ont donné aucun détail sur cette opération, appelée « Pagnali », d’après RFI. Et ils n’ont pas voulu dire si un contingent tchadien était engagé.

« Les organisations jihadistes sont extrêmement mobiles, cependant nous avons observé une zone particulièrement critique, la zone des ‘trois frontières’ , c’est pourquoi la force du G5 Sahel a décidé d’y concentrer ses efforts », a toutefois précisé Mme Parly.

La semaine passée, l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) a défié la Force conjointe du G5 Sahel en affirmant qu’il ferait tout pour qu’elle « ne s’installe pas » dans cette zone dite des trois frontières.

« Les jihadistes ne veulent pas d’une force conjointe opérationnelle, cela veut dire que nous sommes sur la bonne voie », a commenté Mme Parly.

L’an passé, les groupes jihadistes présents dans la bande sahélo-saharienne – dont l’EIGS, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), Ansarul Islam – ont été responsables de 276 attaques, soit 19 de plus rapport à 2016.

Photo : Archive – État-major des armées

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