Les forces irakiennes lancent une offensive contre Hawijah, l’un des derniers bastions de l’EI

Située entre les deux principaux axes reliant Bagdad à Mossoul et à Kirkouk, la ville de Hawijah fut le théâtre, en avril 2013, d’une répression sanglante contre un mouvement sunnite qui protestait contre la mainmise chiite sur l’appareil d’État irakien. Ce qui facilitera, par la suite, sa conquête par l’État islamique (EI ou Daesh).

Aussi, Hawijah est une poudrière. Au-delà de la rivalité entre sunnites et chiites, cette ville fait partie de la province pétrolière de Kirkouk, disputée par la région autonome du Kurdistan irakien et le gouvernement central de Bagdad.

Durant l’été 2014, lors de leur contre-offensive contre l’État islamique, les Peshmergas (combattants kurdes irakiens) en profitèrent pour s’emparer de nombreux secteurs de cette province, auparavant contrôlés par les forces fédérales irakiennes.

D’où les tensions liés à Hawijah. Tensions par ailleurs exacerbées par la perspective du référendum qu’entend organiser, le 25 septembre, la région autonome du Kurdistan irakien sur son indépendance. L’on aurait pu penser que cela allait retarder les opérations visant à chasser l’EI de cette ville. Au contraire, il semblerait que cela a accéléré leur planification.

En effet, ce 21 septembre, le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a annoncé le début de la bataille de Hawijah, sans préciser si Peshmergas, dont les positions sont situées au nord de la ville, ont un rôle à tenir dans cette nouvelle offensive.

« À l’aube d’une nouvelle journée, nous annonçons le lancement de la première étape de la libération de Hawija, conformément à l’accomplissement de notre engagement envers notre peuple de libérer tout le territoire irakien et de le purger des gangs terroriste de ‘Daesh », a déclaré M. al-Abadi, via un communiqué.

« Salut à toutes nos forces, qui livrent plusieurs batailles de libération en même temps et qui remportent victoire après victoire et celle-ci en sera une autre, avec l’aide de Dieu », a-t-il ajouté.

Selon l’AFP, cette nouvelle offensive a commencé avec d’intenses tirs d’artillerie. L’on peut supposer que les quatre CAESAR (Camions équipés d’un système d’artillerie) mis en oeuvre par les artilleurs français de la Task Force Wagram sont de la partie, d’autant plus qu’ils ont été redeployés, à cette fin, près d’Erbil et sur la base militaire de Qayyarah (Q-West). La semaine passée, ils ont d’ailleurs assuré 6 missions de tirs afin de « neutraliser des combattants djihadistes menant des actions de harcèlement depuis Hawijah. »

En outre, les forces américaines ont également déployés des obusiers M-777 sur une base située dans les environs d’Erbil. Base qui a été attaquée par l’EI il y a quelques jours.

La bataille de Hawijah a débuté alors que les forces irakiennes ont lancé une autre opération, le 19 septembre, en direction des derniers fiefs de l’EI situés dans la partie occidentale de la province d’al-Anbar, avec l’objectif de reprendre les localités d’Anna, de Rawa et d’al-Qaïm.

Par ailleurs, en Syrie, et avec le soutien de la coalition, les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées de milices kurdes et de groupes arabes, ont conquis environ 90% de la ville de Raqqa, la capitale du califat auto-proclamé.

La situation de l’EI se complique également dans la province de Deir ez-Zor, où il est aux prises avec les FDS et les forces gouvernementales syriennes, appuyées par l’aviation russe.

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