Lockheed-Martin a présenté un nouveau concept pour le ravitaillement en vol (MàJ)

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Le drone MQ-25 Stingray, développé dans le cadre du programme UCLASS (Unmanned Carrier-Launched Airborne Surveillance and Strike, ou MQ-XX) de l’US Navy, devra finalement assurer principalement des missions de ravitaillement en vol au chasseurs-bombardiers embarqués à bord d’un porte-avions.

Pour la marine américaine, disposer de 10 drones ravitailleurs permettrait de donner un allonge supplémentaire à deux fois plus de F/A-18 Super Hornet et de F-35C. Et il serait donc possible de frapper à la fois plus fort et plus loin.

L’US Air Force cherche également à se doter d’une capacité similaire. En septembre, le général Carlton Everhart, le chef de l’Air Mobility Command, a donné les grandes lignes du programme KC-Z, qui consiste à imaginer un ravitailleur à signature radar réduite qui opérerait aux côtés du KC-46A Pegasus, actuellement développé par Boeing sur la base de l’avion de ligne Boeing 767-200.

Pour remplacer ses actuels avions ravitailleurs KC-10 Extender et KC-135 Stratotanker, l’US Air Force a commandé 179 KC-46A. Ce qui reste insuffisant, selon le général Everhart, pour couvrir l’ensemble de ses besoins dans ce domaine.

En outre, alors que les stratégies de déni et d’interdiction d’accès se développent, avec des systèmes de plus en plus performants, les avions ravitailleurs tels qu’on les connaît aujourd’hui seraient davantage vulnérables.

Leur éventuelle détection pose évidemment un problème pour leur sécurité mais réduirait aussi les efforts pour développer des chasseurs-bombardiers furtifs. En effet, détecter la présence d’un ravitailleur dans une zone donnée laisse supposer que des avions de combat ne sont pas loin… D’où la pertinence du programme KC-Z, qui vise donc à développer un ravitailleur présentant une faible signature radar, en tout cas plus petite que celle d’un avion commercial.

Pour le moment, Lockheed-Martin a été le premier industriel à proposer un concept de drone susceptible de répondre aux spécifications définies par le programme KC-Z.

Ainsi, selon AviationWeek, le ravitailleur de Lockheed-Martin s’appuierait en partie sur le concept de son Hybrid Wing Body (HWB), un appareil destiné au transport, qui plus est très économe en carburant grâce à une forme aérodynamique optimisée.

Un empennage en forme de H serait privilégié par rapport à celui prévu (en forme de T) pour le HWB. Cela afin de réduire la signature radar et disposer de plus de stabilité au moment de ravitailler un autre avion en vol. Les moteurs seraient également intégrés à la cellule, toujours avec le souci de gagner en furtivité.

Ce ravitailleur pourrait être également doté de contre-mesures, à la fois « offensives et défensives ». Et l’automatisation de la procédure de ravitaillement en vol, toujours délicate, surtout près d’une zone de conflit, réduirait le temps nécessaire pour remplir les réservoirs d’un F-22 ou d’un F-35.

Enfin, le ravitailleur de Lockheed-Martin devra être en mesure de décoller et d’atterrir sur des pistes courtes, au moins deux fois moins longues que celles utilisées par les KC-10 et KC-135. Cela donnera plus de possibilités à l’US Air Force pour baser ses moyens de ravitaillement en vol dans le monde.

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