Syrie : Vers une coopération entre les forces américaines et russes contre les jihadistes?

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À l’issue d’une longue journée de négociations à Genève, le secrétaire d’État américain, John Kerry, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ont annoncé un nouveau plan pour une trêve en Syrie, devant aboutir à un processus de transition politique entre le régime de Bachar el-Assad et l’opposition modérée.

« Les États-Unis et la Russie annoncent un plan qui, nous l’espérons, permettra de réduire la violence et d’ouvrir la voie à une paix négociée et à une transition politique en Syrie », a en effet affirmé M. Kerry, le 9 septembre.

Ce plan « permet de mettre en place une coordination efficace pour lutter contre le terrorisme, avant tout à Alep, et permet de renforcer le cessez-le-feu. Tout cela crée les conditions pour un retour au processus politique », a confirmé M. Lavrov.

Quant à la trêve promise entre les forces gouvernementales syriennes et les groupes rebelles (exceptés ceux de la mouvance jihadiste), elle devrait prendre effet dans la nuit de 10 au 11 septembre, ce qui coïncidera avec le jour de l’Aïd el-Adha, l’une des principales fêtes musulmanes.

En outre, si cette trève tient pendant au moins une semaine, les forces américaines et russes pourraient coordonner leurs actions contre les groupes terroristes présents en Syrie, comme l’État islamique (EI ou Daesh) et le Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra).

« Nous nous mettrons d’accord sur les frappes contre les terroristes réalisées par les forces aériennes russes et américaines. Nous nous sommes mis d’accord sur les zones où ces frappes seront coordonnées », a fait savoir le chef de la diplomatie russe, lequel a même évoqué la création d’un centre russo-américain réunissant des militaires des deux pays afin s’occuper des « questions pratiques », comme par exemple « distinguer les terroristes de l’opposition modérée ».

Il s’agira donc de partager des informations en vue de planifier des raids aériens contre les organisations jihadistes.

« Les Etats-Unis acceptent de faire ce pas supplémentaire car nous pensons que la Russie et mon collègue [Sergueï Lavrov, ndlr] ont la capacité de faire pression sur le régime d’Assad pour mettre fin à ce conflit et venir à la table des négociations », a expliqué John Kerry.

Reste à voir si cette trêve tiendra. Or, sur ce point, rien n’est moins sûr. D’ailleurs, le ministre russe a admis qu’il ne pouvait pas totalement garantir la réussite de ce nouveau plan. Déjà, une précédente initiative russo-américaine, lancée en février dernier et approuvée par les Nations unies, s’était soldée par une échec.

Par ailleurs, le Pentagone a démenti être à l’origine de la frappe aérienne qui a tué, le 8 septembre, Abou Omar Saraqeb, un important chef militaire du Front Fateh el-Cham et de la coalition de l’Armée de la conquête. « Ce n’était pas une frappe américaine » et « ce n’est pas quelque chose que les militaires américains ont fait », a affirmé un porte-parole. Il est donc probable que le responsable jihadiste ait été visé par une frappe russe.

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