Les États-Unis et l’Islande renforcent leurs liens en matière de défense

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Depuis la fin de la Guerre froide, l’Islande a perdu son intérêt stratégique. S’assurer de son contrôle permettait alors de verrouiller l’Atlantique Nord et donc, d’empêcher d’éventuelles opérations soviétiques vers le Royaume-Uni, le Canada et les États-Unis. En outre, la sécurité de l’île fut confiée à Washington, en vertu d’un traité signé en 1951.

Ainsi, les États-Unis y ont maintenu une présence militaire relativement importante, en particulier sur la base de Keflavik, jusqu’en 2006. Par la suite, l’Islande, qui n’a pas de forces armées (ce n’est un corps de garde-côtes) s’en remet à l’Otan, dont elle est membre depuis 1949, pour la surveillance de son espace aérien.

Seulement, en dix ans, le contexte sécuritaire a évolué. En avril 2015, et suite à l’annexion de la Crimée par Moscou, les ministres de la Défense des pays nordiques et le chef de la diplomatie islandaise dénoncèrent l’intensification de l’activité militaire russe dans leur région.

« Cette évolution fait qu’en matière de sécurité, la situation dans le voisinage immédiat des pays nordiques s’est sensiblement dégradée au cours de l’année écoulée », firent valoir les ministres.

Dans le même temps, l’Otan a noté une hausse significative des patrouilles de sous-marins russes en Atlantique-Nord, au point qu’il a atteint le niveau qui était le sien pendant la Guerre froide. Et cela d’autant plus que l’Arctique et les routes maritimes suscitent de plus en plus d’intérêt. D’où la volonté américaine de remettre à niveau, pour 16,9 millions d’euros, la base de Keflavik, appelée à accueillir ponctuellement des avions de patrouille maritime P-8 Poseidon.

Ce retour ponctuel de la marine américaine en Islande a été officialisé par une déclaration conjointe diffusée le 30 juin.

« Le contexte sécuritaire en Europe, y compris dans l’Atlantique nord, a changé au cours des dix dernières années et les autorités islandaises et américaines sont convenues du besoin d’en prendre acte dans une nouvelle déclaration », a expliqué Lilja Alfredsdóttir, la ministre islandaise des Affaires étrangères.

« Nous voulons en particulier souligner la présence ponctuelle de forces militaires américaines en Islande qui traduit une gradation dans notre coopération », a-t-elle ajouté.

Cette déclaration conjointe évoque également une « une intensification de la coopération » entre les États-Unis et l’Islande, « y compris au moyen d’exercices conjoints, de formation et d’échanges de personnel » dans les opérations de recherche et de secours.

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