« Ne faire ni ce qu’on attend de nous, ni le contraire mais tout autre chose » ou comment les chasseurs alpins luttent contre l’orpaillage illégal en Guyane

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Visiblement, les autorités françaises sont déterminées à éradiquer le phénomène de l’orpaillage clandestin en Guyane, laquelle cause des dommages à l’environnement en raison des rejets de mercure que cette activité suppose et qui trouble l’ordre public.

Ainsi, en 18 mois, les Forces armées en Guyane (FAG), en appui aux différents services de l’État, ont, dans le cadre de la mission Harpie, détruit 250 chantiers exploités par les garempeiros (venus du Brésil) et réduit ainsi les activités liés à l’orpaillage illégal de 60%.

Pour arriver à ce résultat, plusieurs opérations importantes ont été menées, dont celle appelée « Yawasisi« . Cette dernière a mobilisé deux compagnies du 3e Régiment Étranger d’Infanterie (REI) et des sapeurs du 2e Régiment Étranger de Génie. Mais pas seulement… Car la section des commandos de recherche et d’action en jungle (CRAJ) du 9e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) a également été sollicitée pour des interventions aéroterrestres, au cours desquelles il a été détruit 14 moteurs, 13 quads, 4 pirogues et plusieurs tonnes de vivres. En outre, du renseignement a été collecté.

Dans le même temps, la 2e compagnie du 9e RIMa, armée par la 3e compagnie du 7e Bataillon de chasseurs alpins (BCA), a également engagée dans le sud-est de la Guyane contre les orpailleurs clandestins.

« Entraînement difficile, guerre facile » ou « la sueur épargne le sang » dit-on. Et c’est ce qu’ont démontré les chasseurs alpins. Ne pouvant bénéficier de l’effet de surprise – une arrivée en hélicoptère n’est jamais discrète – sur le site visé, ils ont alors relancé leur action vers un second. Au bout de quelques heures de marche pour franchir, à travers la jungle, 20 km et 1.100 mètres de dénivelés, ils sont tombés sur le dos d’orpailleurs « médusés » et saisi du matériel d’exploitation ainsi que des équipements de communication.

Mais les « Chamois » du 7e BCA ont réalisé une performance du même ordre il y a quelques jours. Ainsi, sur la page Facebook de cette unité, on apprend que deux commandos de chasseurs alpins ont fait « leur jonction sur le site d’Eau Clair », connu pour être un haut lieu de l’orpaillage illégal en Guyane.

« En s’infiltrant depuis le nord et le sud, ils ont semé la panique parmi les orpailleurs illégaux qui ne s’attendaient pas à ce qu’une troupe franchisse autant de kilomètres à pied en si peu de temps » (plus de 20 km et 800 mètres de dénivelé, le tout, bien évidemment, à travers la jungle), écrit le 7e BCA.

« Ne faire ni ce qu’on attend de nous, ni le contraire mais tout autre chose », disait le capitaine Étienne Poitau (dit « Stéphane »), grand résistant et auteur d’une étude de référence sur la guérilla en montagne. Ce que, apparemment, les officiers du 7e BCA appliquent à la lettre…

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