M. Xavier Bertrand demande le renfort de l’armée pour « sécuriser » Calais

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Les mois passent et la situation est toujours aussi tendue à Calais, où des milliers de migrants en situation illégale, essentiellement originaires de Syrie, d’Afghanistan et d’Afrique de l’Est attendent de passer au Royaume-Uni où ils sont « persona non grata ». Cela créé des problèmes d’insécurité et met les Calaisiens à bout de nerfs.

En outre, parmi ces migrants, l’on trouve des militants du mouvement d’extrême-gauche « no border » qui soutiennent les migrants, quand ils ne les incitent pas à commettre des débordements. À noter que ces activistes n’ont rien trouvé de mieux à faire que de vandaliser une statue du général de Gaulle, à Calais, en y inscrivant un « nik la France ». Les auteurs de cet acte illustrent à merveille ce que disait Einstein : « Deux choses sont infinies, l’univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l’univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue ». Passons.

Le 23 janvier, donc, des migrants, encadrés par des militants « no border », ont réussi à monter à bord d’un ferry de la compagnie P&O, alors à quai au port de Calais, lequel a été submergé par plus de 200 personnes.

Suite à cet événement, le président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie (NPCP), Xavier Bertrand, en a appelé au président de la République pour qu’il fasse intervenir les… militaires.

« Aujourd’hui, le problème de Calais relève du ministre de l’Intérieur c’est vrai, qui met les forces de l’ordre ici, mais ça ne suffit pas. C’est aussi à la ministre de la justice, madame Taubira, il faut que la réponse judiciaire soit beaucoup plus forte et beaucoup plus dure », a commencé par faire valoir M. Bertrand. « Quand vous rentrez sur le port de Calais, une intrusion ou un envahissement, vous ne risquez qu’une amende, ça n’a aucun effet dissuasif », a-t-il déploré.

Et d’avancer une solution : « Si on veut sécuriser davantage, a-t-il continué, je suis persuadé, comme Natacha Bouchart [maire LR de Calais, ndlr] qu’il nous faut le renfort de l’armée et il n’y a que le Président de la République, chef des armées, qui peut indiquer qu’il y aura de l’armée en renfort ici à Calais. »

Seulement, c’est bien joli d’en appeler aux militaires… Mais pour faire quoi? Car il n’est pas dans les prérogatives des forces armées de faire du maintien de l’ordre, sauf, il est vrai, dans le cas de mesures de sûreté exceptionnelles. En outre, combien de soldats seraient nécessaires? Et avec quels armements?

En l’occurrence, on voit mal ce qu’auraient pu faire des militaires face aux manifestants qui ont pris d’assaut le port de Calais. Les policiers de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) présents sur les lieux ont certes reculés à mesure que les migrants avançaient, leur souci étant, visiblement, d’empêcher que des personnes lambda soient prises en otage. À aucun moment ils n’ont cherché la confrontation (ce qui aurait probablement ravi les militants « no border »). [voir la vidéo ci-dessous]

Au bout du compte, selon les chiffres communiqués par la préfecture du Pas-de-Calais, 110 migrants ont été délogés de la zone portuaire et 21 autres ont été interpellés et remis au commissariat de la police aux frontières (PAF) de Coquelles. Enfin, 11 militants « no border » ont été arrêtés. Quant à ceux qui ont réussi à monté à bord du ferry, ils auront à répondre de leurs actes devant la justice : 8 d’entre-eux (dont 2 activites d’extrême-gauche) seront jugés le 22 février prochain, avec le risque de prendre une peine de 6 mois de prison assortis d’une amende de 3.750 euros.

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