Pour se moderniser, la Défense belge va devoir encore réduire ses effectifs
À force de subir des coupes budgétaires, la Défense belge n’a pas pu moderniser ses capacités comme elle l’aurait dû. Aussi, quand il n’est plus question de remettre à plus tard ce qui aurait déjà dû être fait, les marges de manoeuvres sont étroites, à moins de bénéficier d’une hausse substantielles des crédits afin de pouvoir lancer les programmes d’armement nécessaires.
Aussi, le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput, n’a fait qu’appliquer ce qui a déjà été fait ailleurs : réduire drastiquement les effectifs afin de réaliser des économies sur la masse salariale pour investir dans l’acquisition de nouveaux matériels.
C’est ainsi que le plan stratégique pour la Défense belge approuvé par un comité ministériel restreint, le 22 décembre, prévoit de faire passer les effectifs de 32.000 personnels à seulement 25.000 (soit près de 25%!) d’ici 2030. Dans le même temps, les dépenses militaires passeront de moins de 1% à 1,3% du PIB de le Belgique, ce qui est encore loin de l’objectif des 2% fixé par l’Otan.
« La Défense évoluera vers des effectifs en personnel de 25.000 équivalents temps plein, avec une moyenne d’âge de 34 ans [ndlr, contre 40 actuellement] en engageant une modernisation de la politique du personnel, du statut, de la formation et de la gestion de la connaissance au sein de l’organisation », a ainsi expliqué M. Vandeput, dans un communiqué.
Interrogé par RTL sur le fait de savoir si la Défense belge pourra continuer d’assumer l’ensemble de ses missions avec des effectifs aussi réduits, M. Vandeput s’est voulu rassurant.
« L’idée centrale du plan stratégique, c’est d’avoir une armée déployable, qui est prête à l’action, pour contribuer aux partenariats internationaux. On doit être prêt au déploiement, mais il faut aussi regarder à ce qu’on doit faire oui ou non », a-t-il dit. Et 25.000 soldats, a-t-il ajouté, « je crois que ça doit être assez » car « on va se concentrer sur des jeunes et on va rendre notre armée plus jeune, et c’est pourquoi ils vont être beaucoup plus déployables, avec des carrières plus courtes, mais vraiment prêts à l’action ». On notera que le même argument a été servi pour justifier des réductions d’effectifs aussi drastiques au sein d’autres forces armées…
Quant aux équipements, le plan prévoit un investissement de 9,2 milliards d’euros. La composante aérienne de la Défense belge va aussi réduire la voilure puisque ses 56 chasseurs-bombardiers F-16 Falcon seront remplacer par seulement 34 nouveaux avions de combat. Il est question aussi d’acquérir deux frégates pour remplacer celles qui furent achetées d’occasion auprès des Pays-Bas au début des années 2000, six chasseurs de mines, 6 drones (2 livrés en 2021, 4 autres en 2030) ainsi que des véhicules et des systèmes de communication.
« Ces investissements à réaliser d’ici 2030 concernent les dimensions terrestre, aérienne, maritime et Cyber/Intelligence de la Défense », a précisé M. Vandeput, pour qui l’objectif à atteindre est d’arriver à une répartition « saine » entre les dépenses de fonctionnement (25%), de personnels (50%) et d’investissements (25%).
