L’amélioration des capacités de surveillance de l’Otan est en bonne voie

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Suite à l’opération Unified Protector menée en Libye, l’Otan a constaté un déficit capacitaire en matière de surveillance, notamment quand il s’était agi de « voir » ce qu’il se passait sur des zones étendues pendant une longue période.

D’où l’accord trouvé en 2012 par 15 pays membres (Bulgarie, République tchèque, Danemark, Estonie, Allemagne, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et États-Unis) afin de financer l’achat de 5 drones HALE (Haute Altitude Longue Endurance) dans le cadre du programme AGS (Allied Ground Surveillance).

Tous les alliés participent à ce projet dans la mesure où ceux qui n’ont pas souhaité prendre part à son financement y contribueront « en nature ». C’est notamment le cas de la France et de la Grande-Bretagne, qui ont propose de mettre à la disposition du programme AGS leurs propres capacités (drones Heron TP – à l’époque – pour la première, système Sentinel pour la seconde)

Les drones acquis pour les besoins du programme AGS appartiendront donc à l’Otan, comme les avions radar E-3 Awacs du NAEW&CS, dont la mission principale est de surveiller l’espace aérien de l’Alliance.

Le modèle de drone HALE retenu est basé sur RQ-4B Block 40 « Global Hawk » du constructeur américain Northrop-Grumman. Le premier exemplaire, sorti d’usine en juin dernier, vient d’effectuer son vol inaugural depuis la base aérienne de Palmdale (Californie).

Lors de ce vol d’essai de 2h30, qui a permis de tester les systèmes de contrôle, ce premier Global Hawk destiné à l’Otan a évolué à une altitude de 40.000 pieds avant d’atterrir sur une des pistes de la base aérienne d’Edwards. Normalement, un tel appareil est conçu pour voler à 60.000 pieds (18.288 mètres), avec un rayon d’action 16.110 kilomètres et un vitesse de 575 km/h.

Le RQ-4B Block 40 Global Hawk qui équipera l’Otan sera doté d’un radar de surveillance terreste qui, issu du programme MP-RTIP (programme d’insertion de la technologie radar à plates-formes multiples) sera capable de recueillir, en temps quasi réel, tout renseignement relatif à des cibles mobiles au sol, ainsi que de liaisons de données large bande et longue portée.

Ces 5 drones, qui seront opérationnels en 2017/2018 et mis en oeuvre à Sigonella, en Sicile, permettront ainsi de localiser, par exemple, des véhicules suspects et de transmettre ensuite leurs coordonnées à des forces présentes dans le secteur.

Outre ce segment « Air », le ce programme de l’Otan s’appuie aussi sur un segment « sol », qui doit assurer l’interface entre le système central de l’AGS et « unne large gamme de systèmes C2ISR (commandement et contrôle, renseignement, surveillance et reconnaissance) » afin de relier « de multiples utilisateurs opérationnels déployés et non déployés, et éloignés de la zone de surveillance, notamment par des liaisons avec les moyens de l’arrière, et de fournir des données à ces mêmes utilisateurs ».

« Le système central de l’AGS (…) permettra à l’Alliance de surveiller en permanence de vastes zones à l’aide de moyens aériens en haute altitude, et ce par tous les temps; il donnera ainsi aux commandants une image globale de la situation sur le terrain », explique Dietmar Thelen, directeur de programme à l’Agence Otan de gestion de l’AGS (NAGSMA). « Avec ce système, l’Otan franchit une étape importante sur la voie du renforcement de ses capacités organiques de renseignement, de surveillance et de reconnaissance interarmées », a-t-il ajouté.

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