Le président russe veut des armes capables de percer « n’importe quel bouclier » antimissile

L’accord obtenu à Vienne au sujet du programme nucléaire iranien n’aura aucun conséquence sur le projet de l’Otan de mettre en place une défense antimissile destinée à protéger ses pays membres.

Et cela agace Vladimir Poutine, le président russe, qui considère ce système défensif comme une menace. D’ailleurs, l’encre de l’accord de Vienne à peine sèche, Moscou a immédiatement demandé à l’Otan de reconsidérer son projet de bouclier antimissile, au prétexte que la menace iranienne n’existait plus.

Le chef du Kremlin est revenu à la charge, le 10 novembre. « Les références aux missiles nucléaires iraniens ou nord-coréens sont une couverture, alors que les vrais objectifs (de la défense antimissile américaine) sont de neutraliser le potentiel des puissances nucléaires qui ne sont pas alliées des Etats-Unis, en premier lieu la Russie », a ainsi affirmé M. Poutine, pour qui l’expansion de ce « bouclier antimissile en Europe menace la stabilité régionale et internationale ».

D’où l’annnonce faite par ce dernier. « Comme nous l’avons toujours dit, nous allons nous concentrer (…) sur un système offensif capable de vaincre n’importe quel système de défense antimissile », a déclaré M. Poutine, lors d’une réunion organisée à Sotchi, avec des responsables de l’industrie russe de l’armement.

Étant donné que l’accord de Vienne ne prévoit pas le démantèlement du programme iranien de missiles, l’Otan n’a aucune raison de renoncer à sa défense antimissile.

« La prolifération des missiles balistiques représente une menace croissante (…). Plus de trente pays disposent déjà ou font actuellement l’acquisition de technologies de missiles balistiques qui pourraient, à terme, être les vecteurs non seulement de charges conventionnelles mais aussi d’armes de destruction massive », explique l’Otan.

Et d’ajouter : « La prolifération de ces capacités n’implique pas nécessairement l’existence d’une intention immédiate d’attaquer l’Otan, mais elle signifie que l’Alliance a la responsabilité de tenir compte de cet élément dans le cadre de sa tâche fondamentale de défense collective. »

En outre, si certains responsables de pays membres de l’Otan ont dit et répété que ce bouclier antimissile ne concernait pas la Russie, ce n’est sans doute en effet plus le cas depuis l’annexion de la Crimée en mars 2014. Ainsi, par exemple, en mai dernier, l’Alliance a estimé « profondément inquiétant » le projet de Moscou de déployer des missiles Iskander dans l’enclave russe d(au sein de l’Union européenne) de Kaliningrad.

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