Nigeria : Le chef de Boko Haram place ses conquêtes dans le « califat islamique »

bokoharam-20140505

Visiblement, le groupe jihadiste Boko Haram, surtout présent dans le nord du Nigeria et qui tend à prendre pied au Cameroun, a changé de stratégie, passant de la guérilla à une logique de conquête. Et l’exemple donné par « l’État islamique » en Irak et en Syrie n’y est pas étranger.

Ainsi, après avoir apporté son soutien,  dans une vidéo diffusée le 13 juillet dernier,  à Abou Bakr al-Baghdadi, qui a instauré un « califat » à cheval entre l’Irak et la Syrie, Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, a indiqué en avoir fait de même avec la ville de Gwoza, qui, située dans l’État de Borno, est tombée sous le contrôle de ses troupes.

« Merci à Allah qui a donné à nos frères la victoire à Gwoza, qui fait désormais partie du califat islamique », a en effet déclaré Abubakar Shekau, dans une nouvelle vidéo de 52 minutes. « Nous n’allons pas quitter la ville (de Gwoza). Nous sommes venus pour rester », a-t-il ajouté. « Ils appellent (ce pays) le Nigeria. Nous sommes dans le califat islamique. Nous n’avons rien à faire avec le Nigeria », a-t-il encore affirmé, sans préciser pour autant une éventuelle allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi.

En outre, les méthodes de « l’État islamique » sont également reprises par Boko Haram, si l’on en juge par plusieurs séquences de la même vidéo. Si, par le passé, des images insoutenables de prisonniers égorgés par le groupe terroriste nigérian ont déjà circulé sur Internet, le dernier film qu’il a diffusé montre une vingtaine d’hommes, les mains liées, allongés sur une route, tués à tour de rôle d’une balle de la tête… Ce qui n’est pas sans rappeler des scènes vues récemment en Irak.

Outre Gwoza, Boko Haram s’est aussi emparé, la semaine dernière, de la ville de Buni Yadi, qu’il avait attaquée à plusieur reprises au cours de ces dernières semaines, sans pour autant s’y établir. Et, ce 25 août, il a lancé une offensive sur la localité de Gamboru Ngala, ce qui a provoqué la fuite de milliers d’habitants vers le Cameroun voisin. En mai déjà, le groupe jihadiste y avait mené un raid au cours duquel il avait assassiné 300 civils.

Selon les témoignages en provenance de Gamboru Ngala, plusieurs groupes d’assaillants ont attaqué, de manière coordonnée, une base militaire et un poste de police. Pour le moment, on en ignore l’issue.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]