Des photographies de la Première Guerre Mondiale en couleurs

Aussi incroyable que cela peut l’être au premier abord, il existe des photographies en couleur de la Première Guerre Mondiale… Pour les obtenir, la technique alors utilisé était celle dite de l’autochrome, imaginée par les frères Lumière en 1903. Selon la définition qui en est donnée, il s’agit d’une « image positive sur plaque de verre dont le procédé est à base de fécule de pomme de terre ». L’on peut d’ailleurs en voir quelques unes sur le site Internet de la Médiathèque de l’achitecture et du patrimoine.

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Pièce de 320 et son convoi sur rail – Paul Castelnau (c) Ministère de la Culture – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine – diffusion RMN

Un autre procédé, plus récent, vise à coloriser les photographies prises à l’époque. Récemment, France 2 a diffusé une série documentaire basée sur des films traités de cette manière. Sauf que cela ne plaît pas forcément à certains historiens, qui y voient une « falsification », voire même une « mystification » du réel.

À propos d’une série précédente, consacrée à la Seconde Guerre Mondiale, le philosophe et historien Georges Didi-Huberman s’en était expliqué dans les colonnes du quotidien Libération. « Coloriser, technique vieille comme le monde, n’est rien d’autre que maquiller », avait-il écrit. « Plaquer une certaine couleur sur un support qui en était dépourvu, c’est ajouter du visible sur du visible. C’est donc cacher quelque chose. Le mensonge ne consiste pas à avoir traité les images mais à prétendre qu’on nous offrait là un visage nu, véritable, de la guerre, quand c’est un visage maquillé, ‘bluffant’, que l’on nous a servi », avait-il plaidé.

Co-réalisatrice de ces documentaires en couleurs, Isabelle Clarke avait répondu que « le noir et blanc est une sorte d’amputation, alors que la couleur c’est la réalité! ». Et d’ajouter que la « colorisation image par image a révélé de nombreux détails invisibles auparavant, comme une alliance au doigt d’un soldat, du sang séché, les uniformes, les décorations… ».

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Quoi qu’il en soit, il n’est pas question de trancher ce débat. Et chacun peut se faire sa propre opinion sur cette question. Et a priori, l’Open University (l’équivalent britannique du CNED, pour faire court) a la sienne puisque cet organisme a récemment publié sur son site Internet des photographies colorisées, avec un lien vers les originaux. Et le résultat est assez saisissant, dans la mesure où la couleur donne à la Grande Guerre une certaine proximité. [>> Voir toutes les photographies]

Photo : Fantassins indiens dans une tranchée s’attendant à une attaque au gaz. Cette photo a été prise en 1915. L’original peut être vu ici. (c) Open University

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