La diplomatie américaine souhaite le déploiement d’unités de police étrangères en Centrafrique
Lors d’une conférence de presse donnée le 11 février, la secrétaire d’Etat adjointe pour l’Afrique, Linda Thomas-Greenfield, n’a pas manqué de saluer le rôle de la France au Mali et de remercier le gouvernement français pour les troupes qu’il a décidé de déployer en République centrafricaine ainsi que les pays de l’Union africaine, qui en ont fait de même dans le cadre de la Misca (Mission internatinale de soutien à la Centrafrique);
« Nous sommes profondément préoccupés par la situation en RCA », a-t-elle affirmé, avant de rappeler que Washington avait débloqué 100 millions de dollars pour soutenir l’effort de maintien de la paix, participé au transport aérien des troupes rwandaises et burundaises de la Misca et fourni des équipements et des formations aux armées impliquées. « Nous allons continuer à soutenir ces efforts jusqu’à ce qu’une solution définitive soit trouvée » en Centrafrique, a-t-elle ajouté.
Cela étant, Mme Thomas-Greenfield a estimé que le volume des troupes actuellement engagées en RCA a « besoin d’être augmenté pour répondre à une situation très complexe ». Et d’estimer que « des forces de sécurité supplémentaires sont nécessaires, y compris des unités de polices étrangères qui aideront à sécuriser Bangui en particulier ».
Voilà une déclaration qui va dans le sens de ceux qui plaidaient récemment pour l’envoi d’unités de gendarmes mobiles en Centrafrique… Cette question a une nouvelle été abordée (brièvement) lors d’une audition de la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale.
A la question du député Philippe Folliot, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a répondu, le 4 février, qu’une « mobilisation des forces de gendarmerie européennes est tout à fait envisageable » mais « seulement dans un second temps ». Déjà que la mission européenne EUFOR RCA/Bangui ne semble pas trop mobiliser les Etats membres de l’UE, quelles contributions pourrait-on attendre s’agissant de l’envoi éventuel de gendarmes européens, sachant que le nombre de candidats possibles est limité?
En effet, la Force de Gendarmerie Européenne (EUROGENDFOR), créée en 2005, repose sur la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, les Pays-Bas, la Pologne et la Roumanie, la Lituanie et la Turquie ayant respectivement un rôle de partenaire et d’observateur.