M. Le Drian annonce que l’opération Sangaris a commencé

Les accrochages meurtriers qui ont ensanglanté Bangui, le 5 décembre, ont précipité les évènements. Il y a quelques jours encore, l’on pensait que l’opération française Sangaris allait être lancée à l’issue du sommet sur la sécurité en Afrique, qui se tient actuellement à Paris. Finalement, suite au vote de la résolution 2127 par le Conseil de sécurité des Nations unies autorisant la France à intervenir en Centrafrique, le président Hollande a aussitôt annoncé une action militaire « immédiate ».

« Nous avions pensé que les troupes auraient été déployées dimanche mais (après) les exactions abominables qui ont eu lieu jeudi matin, le président de la République a décidé avec sagesse que les opérations devaient commencer immédiatement », a affirmé Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères. Ce délai aurait donné le temps aux 350 militaires de la Réserve opérationnelle embarquée (ROE) fournie par la 11e Brigade Parachutiste (BP) de rejoindre Bangui après avoir été transportés au Cameroun par le BPC Dixmude.

Aussi, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, annoncé, ce 6 décembre, que l’opération Sangaris a d’ores et déjà commencé. « Les forces françaises présentes en Centrafrique ont développé des patrouilles dans Bangui », a-t-il précisé à l’antenne de RFI.

C’était déjà le cas la veille, lors des affrontements qui ont fait au moins 130 tués, étant que les forces évoquées par le ministre sont celles précédemment déployées dans le cadre de l’opération Boali, avec des éléments du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RIPMa) et du 21e Régiment d’Infanterie de Marie (RIMa).

« Une compagnie (150 hommes environ) est arrivée de Libreville hier soir et aujourd’hui un détachement d’hélicoptères sera sur zone », a encore ajouté le ministre de la Défense. L’Etat-major des armées (EMA) a indiqué qu’il s’agit d’une compagnie parachutiste (COMPARA) projetée au Gabon, où 950 militaires français sont prépositionnés au sein du 6e Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMa).

« La mission des militaires français, en appui de la force africaine sur place, est d’assurer une sécurité minimum, permettant à une intervention humanitaire de se mettre en oeuvre, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Elle passe par la sécurisation des rues, des itinéraires principaux pour permettre aux gens d’aller même à l’hôpital », a par ailleurs expliqué M. Le Drian. « Parallèlement il s’agit que les forces africaines soient en situation d’assurer la sécurité du territoire en attendant la transition politique », a-t-il ajouté.

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