L’Union européenne classe la « branche armée du Hezbollah » parmi les organisations terroristes

La décision était attendue et elle vient d’être prise, ce 22 juillet, à Bruxelles, par les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Union européenne. Ces derniers ont effet inscrit la « branche militaire » du Hezbollah (Parti de Dieu), l’organisation chiite libanaise, sur la liste des organisations terroristes.

Cette mesure était notamment soutenue par la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Elle a été justifié par des « preuves » concernant la participation de la « branche armée » du Hezbollah dans l’attentat commis le 18 juillet 2012 à Bourgas, en Bulgarie, au cours duquel 7 personnes avaient trouvé la mort, dont 5 ressortissants israéliens. La participation de l’organisation libanaise aux combats en Syrie, aux côtés des forces régulières, n’a pas été évoquée.

« Il est bon que l’UE ait décidé d’appeler le Hezbollah pour ce qu’il est : une organisation terroriste » a commenté Frans Timmermans, le ministre néerlandais des affaires étrangères, dans un communiqué. « Nous avons franchi une étape importante aujourd’hui en sanctionnant la branche militaire, en gelant ses actifs, en perturbant son financement et ainsi en limitant sa capacité à agir », a-t-il ajouté.

Reste que cette décision est ambiguë. En considérant seulement la branche militaire du Hezbollah comme un mouvement terroriste, l’Union européenne entend « poursuivre le dialogue » avec toutes les formations politiques libanaises, dont le Parti de Dieu.

Sauf que, et c’est pour cette raison que le président libanais, Michel Sleiman, avait demandé, la semaine passée, aux Européens ne de pas prendre une telle décision, il est extrêmement compliqué de distinguer les branches politique, militaire et sécuritaire du Hezbollah.

Plus encore, en tout cas, qu’avec le Hamas, dont les Brigades Izz al-Din al-Qassam constituent la branche armée, ou encore le Jihad islamique palestinien et ses Brigades al-Qods. D’ailleurs, les Etats-Unis n’ont pas fait une telle distinction et ont placé le Hezbollah dans son intégralité sur leur liste noire du terrorime.

« Les nombreuses branches et filiales du Hezbollah partagent une direction, des membres et un financement communs qui soutiennent tous des actions violentes du groupe », expliquait, il y a peu, Patrick Ventrell, un porte-parole de la diplomatie américaine.

Cela étant, et même si, au final, la décision de l’UE risque d’avoir peu d’influence sur le Hezbollah, il reste avoir si elle n’aura pas de conséquences sur les contingents européens engagés au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL). A la différence du Royaume-Uni et des Pays-Bas, la France y compte près de 900 soldats, lesquels arment la Force Commander Reserve (FCR).

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