Mali : De violents combats auraient eu lieu à une soixantaine de kilomètres de Gao

Pour le moment, l’Etat-major des armées à Paris n’a donné aucune confirmation au sujet de violents combats qui se seraient produits le 1er mars à In-Manas, à une soixantaine de kilomètres de Gao. Toujours est-il qu’un responsable du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a fait état de leur existence.

« Nous avons livré un combat sans merci aux troupes maliennes avec leurs complices français à 60 km à l’est de Gao vendredi. Pour le bilan, nous allons voir après », a en effet affirmé Abou Walid Sahraoui, le porte-parole du Mujao. « Nos troupes sont aussi vers Kidal pour le jihad contre la France », a-t-il également ajouté.

Ce qu’a confirmé un officier de l’armée malienne à Gao, le capitaine Diarra, cité par RFI. L’opération visait à un camp occupé par les combattants du Mujao. « C’est un habitant qui nous a signalé leur présence, explique l’officier malien. Nous avançons sur la base de renseignements donnés par les populations », a-t-il affirmé.

Des militaires français engagé dans l’opération Serval, en l’occurrence du Groupement tactique interarmes (GTIA) 2, déployé dans le secteur, auraient pris part aux combats, toujours d’après l’officier malien. Plusieurs hélicoptères du Groupement aéromobile (GAM) auraient été aussi sollicités pour founir les appuis.

Selon les précisions données par le capitaine Diarra, les combats ont commencé vers 9H30 pour se terminer cinq heures plus tard. Le bilan qu’il a avancé est lourd pour le Mujao, puisqu’il aurait perdu 52 hommes. Aucune perte n’est à déploré dans les rangs maliens et français.

Le témoignage d’un soldat malien, rapporté par l’AFP, va également dans ce sens. « J’ai participé aux combats à In-Manas (60 km à l’est de Gao) vendredi. Nous avons détruit une base du Mujao. Ils ont eu beaucoup de morts dans leurs rangs. Nous sommes revenus à Gao, sans perte dans nos rangs », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, et alors que la mort d’Abou Zeid, l’un des chefs d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) n’a toujours pas été confirmée par les autorités françases et algériennes (seule son arme personnelle a été identifiée pour le moment et des tests ADN sont en cours), l’armée tchadienne a annoncé, le 2 mars, avoir tué Mokhtar Belmokhtar, le responsable de l’attaque d’In-Amenas, commise en janvier en Algérie.

« Ce jour, samedi 2 mars 2013, à 12h00, les forces armées tchadiennes en intervention au Mali (…) ont totalement détruit la principale base des djihadistes et narcoterroristes dans le massif de l’Adrar des Ifoghas », a déclaré le général Zacharia Gobongué à la télévision tchadienne. « Le bilan provisoire des combats s’établit comme suit : plusieurs terroristes tués, dont leur chef Mokhtar Belmokhtar, dit « le Borgne », soixante véhicules en bon état de fonctionnement récupérés, divers matériels de guerre, notamment du matériel électronique, récupérés. Le ratissage se poursuit à la recherche des fugitifs », a-t-il précisé.

Surnommé le Borgne, Belmokhtar avait quitté AQMI pour fonder son propre groupe armé, appelé « Les signataires par le sang », fort de 200 à 300 combattants selon les estimations. Trafiquant notoire ayant établi des liens avec les touareg du Sahel, il avait été aussi le responsable de la tentative de deux ressortissants français au Niger, en janvier 2011. L’affaire se termina mal, l’intervention des forces spéciales françaises n’ayant pas réussi à libérer les otages.

Quoi qu’il en soit, et comme pour la mort d’Abou Zeid, celle de Belmokhtar n’a pas encore été confirmée par Paris et Alger, les autorités tchadiennes n’ayant pas encore produit les preuves de son décès.

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