Le président Obama annonce le retrait d’Afghanistan de 34.000 soldats américains

Après avoir décidé de faire rentrer aux Etats-Unis, l’an passé, les 33.000 militaires américains envoyés en Afghanistan en 2009 pour appliquer la stratégie de contre-insurrection définie par le général Stanley McChrystal, alors à l’époque chef de la Force international d’assistance à la sécurité (ISAF), le président Obama a décidé d’aller encore plus loin.

Lors de son discours annuel sur l’état de l’Union, le chef de la Maison Blanche a en effet annoncé le retrait de 34.000 soldats américains supplémentaires, « au cours de l’année à venir ». Et d’ajouter que « le retrait continuera » et qu’à la fin 2014, « notre guerre en Afghanistan sera terminée. »

Comme il avait été indiqué le mois dernier, lors de la visite faite à Washington par le président Afghan Hamid Karzaï, la nature de la mission des forces américaines engagées en Afghanistan va changer dans quelques semaines.

« Ce printemps, nos forces passeront à un rôle de soutien, avec les forces afghanes en première ligne », a ainsi rappelé le président Obama, conformément à la stratégie définie par l’Otan, consistant à transférer progressivement la responsabilité de la sécurité aux 350.000 soldats et policiers afghans.

Actuellement, 68.000 militaires américains sont présents en Afganistan. Leur nombre sera donc diminué par deux d’ici février 2014 au plus tard, l’idée étant de maintenir cet effectif le plus longtemps possible, c’est à dire jusqu’à la fin de la traditionnelle offensive de printemps des insurgés afghans.

Cela étant, ce retrait n’ira pas sans virer au casse-tête logistique. Ainsi, le 11 février, un premier convoi de matériels a pris le chemin du retour en passant par le Pakistan, plus précisément via le port de Karachi. « C’était un ballon d’essai. Nous testions l’usage de cette route. Les Etats-Unis et l’ISAF devront transporter d’énormes quantités de matériel hors d’Afghanistan. Nous devons pour cela utiliser tous les chemins possibles », a expliqué un officier américain. Les autres options possibles sont la voie aérienne et la route du Nord, via les pays d’Asie centrale et la Russie.

Enfin, il restera encore à régler les modalités de l’après 2014. L’ancien chef de l’ISAF, le général John Allen, a mis en garde contre une déflation trop rapide des effectifs des forces de sécurité afghanes qui serait due à un manque de moyens financiers. Par ailleurs, la question d’une présence résiduelle de troupes américaines pour assurer des missions de formation et de contre-terrorisme, n’a toujours pas été tranchée, faute d’un accord avec Kaboul sur l’immunité judiciaire suceptible de leur être accordée.

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