Le procès de la fusillade de Carcassonne aura lieu en avril prochain

Le 28 juin 2008, dans le cadre de la journée « portes ouvertes » du 3ème Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine (RPIMa) de Carcassonne, une dizaine de personnes furent blessées au cours d’une démonstration d’un Groupe commando parachutiste (GCP), un sous-officier ayant chargé son fusil d’assaut, pourtant doté d’un BTB (bouchon de tir à blanc), avec des munitions réélles en lieu et place de cartouches à blanc.

Arrivé sur les lieux après les faits, le président Sarkozy avait alors fustigé un comportement « d’amateur ». Et cette affaire provoqua la démission du général Bruno Cuche, qui était alors le chef d’état-major de l’armée de Terre.

L’enquête de commandement menée dans la foulée avait alors conclu à des dysfonctionnements dans la gestion des munitions au sein du 3ème RPIMa, des cartouches non utilisées n’ayant pas toujours été restituées à l’issue d’exercices.

Et des sanctions furent prises à l’encontre de plusieurs militaires, dont le chef de corps du régiment à l’époque, le colonel Merveilleux du Vignaux et son second, le lieutenant-colonel Peyre. Quant à l’auteur des tirs, le sergent Nicolas Vizioz, qui a toujours admis sa responsabilité, il fut révoqué de l’armée.

Cela étant, il y a aussi le volet judiciaire de cette affaire, laquelle sera finalement jugée les 10, 11 et 12 avril prochains devant le tribunal correctionnel de Montpellier, compétent en matière d’affaires militaires. Soit près de 5 ans après les faits…

Ainsi, ils seront 7 militaires, ou anciens militaires, à comparaître pour « blessures involontaires avec interruption de travail temporaire supérieure à trois mois, aggravées par violation manifestement délibérée de la loi ou du règlement. »

Parmi eux, le sergent Nicolas Vizioz est bien évidemment cité à comparaître. Tout comme, donc, six « auteurs indirects » du drame. Ce sera ainsi le cas du lieutenant Christophe Allard, alors chef d’équipe du sous-officier au moment de la fusillade et du capitaine Hugues Bonningues, qui commandait le GCP en cause.

Le responsable de l’armurerie à l’époque, l’adjudant Claude Choquet, est quant à lui poursuivi pour « contrôle fautif de munitions de guerre. » L’organisateur de la manifestation, le capitaine Jean-Baptiste Pothier, fait aussi partie des militaires appelés à comparaître. Enfin, le colonel Merveilleux du Vignaux et le lieutenant-colonel Peyre, devront  s’expliquer sur le manque de contrôle des munitions ainsi que sur l’organisation de la manifestation.

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