La mémoire de l’Ordre de la Libération ne s’éteindra pas

« Quoi qu’il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ». C’est par cette phrase que le général de Gaulle avait conclu son appel sur les ondes de la BBC, le 18 juin 1940.

Quelques mois plus tard, après l’échec des premiers français libres à Dakar, le général de Gaulle créa l’ordre de la Libération afin de distinguer celles et ceux qui auront accompli de hauts faits d’armes pour libérer la France de l’occupation allemande.

Seulement 1.038 combattants, 18 unités combattantes et 5 communes obtiendront la Croix de la Libération. Et cette décoration n’est plus attribuée depuis la publication du décret du 26 janvier 1946 (il n’y a eu que deux exceptions : Winston Churchill en 1958 et le roi George VI, à titre posthume).

Mais, avec le temps, les récipiendiaires de cette prestigieuse décoration sont malheureusement de moins en moins nombreux. Et après la récente disparition de Roland de la Poype, il ne reste plus que 23 Compagnons de la Libération encore en vie pour pérpétuer la mémoire de cet Ordre.

Que faire alors quand le dernier témoin aura disparu pour que cette flamme de la Résistance ne s’éteigne pas? Une réponse a été apportée par la loi du 26 mai 1999 et dont le décret d’application vient d’entrer en vigueur. Ainsi, ce texte a institué un Conseil national des communes « Compagnon de la Libération » (Paris, Île de Sein, Nantes, Grenoble et Vassieux-en-Vercors) dont la mission sera d’assurer la continuité de l’action de l’Ordre de la Libération.

C’est ainsi que, exactement 72 ans après sa création, la direction de l’Ordre de la Libération a été transmise à ce Conseil national des communes, lors d’une cérémonie organisée dans la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides.

« Ces cinq Communes, Compagnons de la Libération, sont porteuses des valeurs de la Résistance. Elles portent plus que d’autres la mémoire héroïque de la France combattante, à qui nous devons notre liberté .(…) Grâce à l’action vigilante du Conseil national des Communes Compagnons de la Libération, avec le soutien déterminé du gouvernement de la République, la flamme du souvenir ne s’éteindra pas » a déclaré le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors de l’allocuation qu’il a prononcée à cette occasion.

Concrètement, il revient désormais à ces 5 communes de gérer le musée de l’Ordre de la Libération, de veiller sur ses archives, d’organiser les cérémonies commémorant l’appel du 18 juin 1940 et la mort du général de Gaulle, chaque 9 novembre, à Colombey-les-Deux-Eglises, et de lancer des initiatives pédagogiques en collaboration avec l’Education nationale. Ce conseil aura également à s’occuper du service de la médaille de la Résistance.

Un conseil d’administration réunira les maires des communes concernées, qui en assureront la présidence à tour de rôle, ainsi que les derniers Compagnons de la Libération. Enfin, le premier délégué national de ce Conseil sera le colonel honoraire Fred Moore, un ancien de la 2e DB, nommé chancelier de l’Ordre en octobre 2011.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]