Voilà 100 ans que les torpilles françaises sont fabriquées à Saint-Tropez
Sans doute qu’à la faveur des vacances estivales, la série des « Gendarmes de Saint-Tropez » sera une diffusée un énième fois à la télévision. Dans l’un des films (Le gendarme en balade), l’on voit le maréchal des logis-chef Cruchot (Louis de Funès) aux prises avec une arme « secrète » provenant d’une usine implantée dans la cité varoise.
Et pour cause : une usine de torpilles y est en effet installée depuis 1912! Le choix de cette ville célèbre rendue célèbre par le cinéma et le showbiz n’était évidemment pas le fruit du hasard, étant donné que le golfe de Saint-Tropez était l’endroit idéal pour que les ingénieurs de Schneider, à qui ce site appartenait alors, puissent y réaliser les essais de leurs nouveaux modèles. Du moins à l’époque…
Au début du siècle dernier, la fabrication des armes sous-marines ne relevait pas spécialement des arsenaux de la marine. Il faudra attendre 1937 pour que cela devienne le cas, avec la reprise du site varois sous le nom d' »établissement de Saint-Tropez ». Et, au fil des réformes, ces mêmes arsenaux furent regroupés au sein de la DCAN (Direction de la construction et Armes navales), puis la DCN pour aboutir, en 2007, à DCNS.
Quoi qu’il en soit, cet établissement dont on n’entend peu parler, nous apprends Var Matin, s’apprête à fêter ses 100 ans d’existence, ce qui en fait l’un des « torpilleurs » les plus anciens du monde. Actuellement, le centre « Armes sous-marines » de DCNS emploie environ 320 salariés, dont 40 sont affectés sur le site de Lagouran, près de la base navale de Toulon, où est assuré le maintien en condition opérationnelle des torpilles de la Marine nationale.
Comme l’a récemment expliqué Olivier Vaillant, le responsable marketing de la division armes sous-marines de DCNS, à l’Usine Nouvelle (n°3273), « tout est fabriqué » sur le site de Saint-Tropez. « Nous sommes fortement intégrés puisque nous usinons même les tubes des torpilles » a-t-il précisé.
Ainsi, c’est à Saint-Tropez que sont fabriquées les torpilles légères MU-90 (1.000 exemplaires vendus). Et le site va lancer la production de la Future Torpille Lourde, la F-21, dont les caractéristiques font qu’elle aura une autonomie ainsi que des capacités de recherche accrues par rapport aux modèles existants, remplacera la F17 mod2 à bord des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la force de frappe française ainsi que des futurs sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) Barracuda.
Les activités portant sur la conception des armes sous-marines sont relativement importantes pour DCNS dans la mesure où elles rapportent un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros par an, dont 54% à l’exportation.