La Défense canadienne revoit son organisation
En 2011, le lieutenant-général Andrew Leslie, ancien numéro deux de la coalition internationale en Afghanistan, a rendu un rapport au gouvernement canadien dans lequel figuraient plusieurs recommandations visant à rationnaliser les structures de la défense du pays. « Couper dans le gras aujourd’hui pour investir dans les dents de demain », tel était le mot d’ordre de l’officier.
En plus de dix ans, les dépenses militaires du Canada ont progressé significativement, passant de 9 à 21 milliards en 2010, ce qui représente le 13e budget de la Défense au niveau mondial. Pour autant, étant donné que des efforts restent à faire en matière d’équipements (remplacement des CF-18, nouvelle flotte de surface, etc…) et que les ressources financières sont limitées, il est donc apparu nécessaire de dégager des marges de manoeuvres en revoyant l’organisation des forces armées canadiennes (FC).
Actuellement, ces dernières comptent le « Commandement Canada », qui gère ses opérations intérieures, le « Commandement de la Force expéditionnaire du Canada », qui, comme son nom l’indique, s’occupe des missions extérieures et le « Commandement du soutien opérationnel du Canada ».
Désormais, dans quelques mois, ces structures, nées après le 11 septembre 2001, vont fusionner au sein d’une seule, appelées « Commandement des opérations interarmées du Canada » (COIC).
« La mise en place du COIC permettra d’obtenir une organisation plus petite et plus efficace qui continuera à offrir la même excellente en matière d’appui opérationnel à toutes nos troupes, au Canada comme à l’étranger. Un seul centre de commande et de contrôle nous aidera de plus à disposer des capacités nécessaires pour faire face aux conflits actuels et mieux planifier en vue des futurs défis en matière de sécurité mondiale», a expliqué le général Walt Natynczyk, le chef d’état-major de la des Forces armées canadiennes.
Cette mesure vise ainsi à réduire de 25% les coûts indirects liés au commandement et au contrôle, ce qui devrait se traduire, dans le même temps, par une diminution des effectifs jusque là affectés aux trois commandements appelés à fusionner.
Par ailleurs, la Marine royale canadienne (MRC) va également subir quelques transformations. Ainsi, une « direction de la force sous-marine » va être créée afin de gérer au mieux la flotte de 4 sous-marins qu’elle met en oeuvre (ou du moins qu’elle essaie… étant donné qu’ils ont passé plus de temps au radoub qu’en mer). De même qu’une « seule autorité de gestion du calendrier de la flotte » et d’une « direction de l’introduction des nouvelles capacités ». Enfin, les centres de coordination du personnel (CCP) côtiers vont être regroupés en « une seule autorité », comme les cinq établissements d’instruction navale.