Thales augmente sa participation au capital de DCNS et vise un rapprochement avec Nexter

La consolidation de l’industrie française de l’armement terreste est-elle enfin en vue? Après l’annonce d’une alliance entre Renault Trucks Defense et Nexter pour le contrat VBMR (véhicule blindé muti-rôles) qui vise à trouver un successeur aux bons vieux VAB (véhicule de l’avant blindé) de l’armée de Terre, c’est au tour du groupe Thales, qui est également présent sur ce secteur avec le Bushmaster, d’évoquer des discussions pour un rapprochement avec l’ex-Giat.

Ainsi, pour le groupe spécialiste de l’électronique de défense, dont Dassault est actionnaire à hauteur de 26%, l’opération consisterait à rapprocher, au sein de Nexter, les filiales munitionnaires des deux structures, à savoir Nexter Munitions et TDA Armements, en échange d’une prise de participation de Thales au capital de Nexter Systems, détenu actuellement à 100% par l’Etat.

Cela permettrait à Nexter « de jouer un rôle de premier plan au niveau international » a fait valoir Thales, par voie de communiqué. Le nouvel ensemble mis en place « s’appuierait sur la complémentarité de ses sites de production pour offrir une gamme complète de produits à ses clients, accroître sa compétitivité et conquérir de nouveaux marchés à l’exportation » explique encore le texte.

Pour mesurer les forces en présence, Thales fait figure de géant par rapport à Nexter. Le groupe public compte 2.700 salariés répartis sur 9 sites de production et a affiché un chiffre d’affaires de 1,1 milliards d’euros en 2010, principalement tiré des commandes de l’armée française, pendant que celui du groupe d’électronique de défense (68.000 salariés) a dépassé les 13,1 milliards d’euros.

A noter que Thales et Nexter, sans oublier Sagem, sont également partenaires dans le cadre du programme Scorpion (Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation) et ont remporté, l’an passé, le « contrat d’architecture » de ce projet.

Par ailleurs, et dans le secteur naval cette fois, le conseil d’administration de Thales a décidé de lever l’option lui permettant de faire passer de 25% à 35% la participation du groupe dans le capital de DCNS. « Cette étape est importante pour la constitution d’alliances stratégiques dans le domaine naval en Europe » a indiqué l’électronicien.

Cette opération va permettre à Thales d’avoir plus de poids dans les décisions liées à la gouvernance du constructeur naval et à l’Etat de réduire sa participation de 74 à 64%. Ce choix est à regarder à la lumière des résultats de DCNS et surtout de ces perspectives, lesquelles s’annoncent plutôt bonnes, avec l’obtention probable de marchés en Afrique et en Asie grâce à sa gamme de navires Gowind.

Enfin, le dossier des échanges d’actifs dans la filière optronique entre les groupes Safran et Thales semble une nouvelle fois au point mort, alors que son règlement avait été annoncé en bonne voie à plusieurs reprises. Il a été question, récemment, d’un possible accord portant sur la création d’une coentreprise et le rachat en commun de 20% de Sofradir, une filiale d’Areva spécialisée dans les capteurs infrarouge. Mais il semblerait que cette affaire, qui a usé 3 ministres de la Défense depuis qu’elle a été mise sur le tapis, soit finalement repoussée après l’élection présidentielle de 2012.

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