Un caporal-chef sera jugé pour l’accident d’un camion de transport nucléaire à Istres

La chambre militaire du tribunal de grande instance de Marseille aura à se prononcer, le 16 janvier, à huis clos, sur le cas d’un caporal-chef âgé de 28 ans, tenu pour responsable d’un incident qui, ayant eu lieu en juin 2010, sur la base aérienne d’Istres, ne s’est jusqu’alors pas ébruité.

Selon le quotidien La Marseillaise, qui a révélé cette information, le militaire en cause est poursuivi pour « blessures involontaires, mise hors service d’un matériel à l’usage des forces armées et violation de consignes ».

Selon toute vraisemblance, ce caporal-chef appartiendrait à l’Escadron de transport de matériels spécialisés (EMTS) 91.532, implanté à Bourges-Avord, dont l’existence a été révélée lors de la publication dans le Journal Officiel du décret relatif à l’anonymat des personnels liés au secret défense. La mission de cette unité est de transporter les armes nucléaires du site de Valduc, où elles sont produites, aux « bâtiments K » des bases aériennes concernées par la dissuasion, ainsi qu’à la pyrotechnie de Guenvenez, dans le Finistère.

L’incident en question s’est précisément passé le 9 juin 2010. Ce jour-là, le militaire poursuivi était au volant d’un camion de transport nucléaire – qui ne transportait pas d’ogives – en provenance de la base aérienne de Bourges-Avord. Et, en voulant éviter un militaire en train de faire un footing, le véhicule de 33 tonnes se serait renversé dans un virage, en raison d’une vitesse excessive.

Bilan des courses : une perte matérielle de 50 millions d’euros (ce qui fait quand même beaucoup pour un camion, même modifié pour certaines missions… S’il y a des spécialistes, leurs commentaires sont les bienvenus) et trois militaires à bord du véhicules blessés, dont un a passé 6 mois en étant alité.

Toujours d’après la Marseillaise, l’enquête aurait mis en évidence des excès de vitesse répétés avec ce véhicule, avec des pointes à 105 km/h alors qu’il ne devait pas dépasser les 80 km/h.

Qui plus est, le camion avait connu des ennuis mécaniques peu avant l’accident, une fuite sur une durite de frein ayant été constatée lors d’un trajet vers le site de Valduc (Côte-d’Or). Et, cerise sur le gâteau, le chauffeur n’aurait pas eu les qualifications nécessaires pour conduire cet engin étant donné qu’il a obtenu son brevet « par equivalence »… deux semaines après l’accident, avec un effet rétroactif au 1er mars 2010.

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