L’armée belge peine à retenir ses jeunes recrues

L’armée belge, qui subit actuellement une réforme d’ampleur visant à réduire ses effectifs et le nombre de ses unités, a du mal à garder ses jeunes recrues. Selon des chiffres publiés par le quotidien De Morgen, seulement à peine plus de la moitié des soldats incorporés en 2008 sont encore sous l’uniforme trois ans plus tard. Et cette tendance ne va pas en s’améliorant car le journal annonce des chiffres encore plus mauvais pour les années suivantes.

Et le service militaire volontaire, mis en place en octobre 2010, ne semble pas aller guère mieux. Seulement six recrues – le chiffre paraît surprenant mais n’a semble-t-il été démenti – auraient finalement fait le choix d’intégrer l’armée professionnelle belge.

Pourtant, les débuts de ce dispositif semblaient encourageants, avec 550 candidats déclarés pour une centaine de postes alors ouverts au recrutement. Mais, trois mois plus tard, le taux de démission avait déjà atteint les 42%. « Il faut relativiser ces données, ce taux d’attrition est comparable avec d’autres types de recrutement, essentiellement, dans les premières semaines. Ensuite, il arrive souvent que des candidats trouvent un emploi dans le civil », avait alors fait valoir la Défense belge.

Ce service militaire vise en premier lieu les jeunes ayant des difficultés sur le marché du travail. La solde des volontaires est de 7 euros par jour en plus de leurs allocations de chômage.

« De nombreux jeunes raccrochent car ils en ont marre de rouler de Gand à Heverlee pour rejoindre leur caserne, aller ensuite au fitness et pour le reste, finalement, ne rien faire d’autre », a affirmé David Geerts, un député belge. Les démissionnaires avancent, le plus souvent, le fait d’avoir trouvé un autre travail pour expliquer leur décision.

L’armée belge n’est pas la seule à être confrontée à un taux élevé d’attrition. La Bundeswehr, qui a aussi mis en place un service militaire volontaire, a vu 22% de ses recrues quitter l’uniforme trois mois seulement après leur incorporation.

En France, et selon le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Ract-Madoux, le taux de résiliation des engagés volontaires est compris entre 6 et 14% au cours des 4 premiers mois, selon les Centre de formation initiale militaire. Et celui de renouvellement du 1er contrat est de seulement 36%, alors que l’objectif affiché est de 40%.

Par ailleurs, et selon les quotidiens Het Nieuwsblad et De Standaard, l’armée belge a mis à la retraite 1.400 de ses militaires, dont 1/5 agès de moins de 30 ans, pour inaptitude médicale, au cours des 5 dernières années.

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