Libye : Les frappes de l’Otan se concentrent sur Zliten

Visiblement, l’appel du colonel Kadhafi demandant à ses partisans de se mobiliser pour lancer des contre-offensives dans l’ensemble de la Libye n’a guère été suivi d’effet.

Ainsi, dans l’est du pays, plus précisément à Brega, le terminal pétrolier, la situation s’est stabilisée après l’assaut donné, la semaine passée, par les rebelles du Conseil national de transition (CNT). La ville est encerclée par les insurgés, selon lesquels il resterait quelques combattants des forces loyalistes postés aux endroits stratégiques. Leur progression est ralentie en raison de la présence de nombreuses mines antipersonnel et de tranchées remplies de liquides inflammables.

Dans l’ouest, hormis quelques échanges de tirs, les positions sont figées depuis maintenant plusieurs jours et les rebelles du djebel Nefoussa attendent l’accord de l’Otan pour reprendre leur marche vers al-Assabaa, un carrefour stratégique situé à 80 km de Tripoli et qui mène à Gharyane, une ville de garnison qui est le dernier verrou avant la capitale libyenne.

Quant aux insurgés de Misrata, qui ont demandé des armes à la France, leur objectif est de prendre le contrôle de Zliten, une cité de 200.000 habitants situées à 150 km de Tripoli. Et c’est donc sur les environs de cette ville que l’Otan a intensifié ses frappes au cours de ces trois derniers jours.

Selon les compte-rendus de l’opération Unified Protector, les frappes menées par l’Otan ont permis de détruitre une trentaine d’objectifs du 19 au 21 juillet, dont, pour la seule dernière journée, 4 dépôts, 1 lance-missile sol-air, 1 char, 4 véhicules militaires et 1 lance-roquettes multiple.

Par ailleurs, l’activité de l’aviation française a baissé d’intensité lors de semaine du 14 au 21 juillet. Le nombre de sorties aériennes est passé de 260 à 150. Cela s’explique par le non-emploi (selon le compte-rendu de l’Etat-major) du groupe aéromobile de l’ALAT, embarqué maintenant à bord du BPC Mistral et surtout par le fait que le porte-avions Charles de Gaulle a fait relâche à La Sude, que les Mirage 2000-5 de l’armée de l’Air, qui y était jusque là déployés, ont quitté pour rentrer en France.

Dans ce contexte, les missions d’attaque au sol ont été nettement moins nombreuses, par rapport aux semaines précédentes, avec 89 sorties (contre 150-160 auparavant). Cela étant, les appareils français ont frappé une quarantaine d’objectifs, dont des véhicules militaires, des infrastructures et des pièces d’artillerie, principalement dans les régions de Misrata, Syrte, Brega et Tripoli. En outre, les frégates Georges Leygues et La Fayette ont procédé à des frappes côtières.

Au total, et depuis le 19 mars, date à partir de laquelle l’opération Harmattan a commencé, après l’adoption de la résolution 1973 des Nations unies, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a indiqué que les appareils français ont détruit plus de 2.500 objectifs (*) et effectué environ 14.000 heures de vol.

(*) Le chiffre donné par le ministre semble toutefois erroné. En 4 mois d’opérations, l’aviation française a en moyenne, et grosso modo, détruit chaque semaine 50 à 60 objectifs. Du moins, c’est ce qu’indiquent les compte-rendus de l’EMA. Par conséquent, l’on doit se rapporcher des 900/1.000 cibles neutralisées.

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