Libye : Paris et Londres se mettent d’accord sur le principe d’une zone d’exclusion aérienne

Pour empêcher les avions de combat du colonel Kadhafi de bombarder des cibles situées dans les zones passées sous le contrôle des rebelles qui contestent, depuis plus de deux semaines, son régime, il est question d’instaurer une zone d’exclusion aérienne (No Fly Zone, NFZ) au-dessus de la Libye. Pour rappel, il s’agit d’interdire à des avions hostiles de prendre l’air et de les abattre le cas échéant.

Cette option a été débattue à l’occasion d’une réunion de l’Otan, en début de semaine, sans qu’un consensus parmi les Etats membres ait pu se dégager. Même s’il n’est pas question de déployer des troupes au sol pour débarquer le colonel Kadhafi – ce qui pourrait avoir des conséquences opposées à celles recherchées – il n’en demeure pas moins que la mise en place d’une NFZ est une opération militaire, qui demande par ailleurs des moyens lourds, ainsi que la neutralisation des défenses aériennes libyennes, ce qui peut se faire soit par des systèmes de guerre électronique, soit par leur destruction pure et simple.

Quoi qu’il en soit, la France et la Royaume-Uni ont approuvé, ce 3 mars, le principe d’une NFZ au-dessus de la Libye si le colonel Kadhafi continue d’employer la force contre sa propre population.

« La Grande-Bretagne et la France feront tout ce qui est en leur pouvoir pour augmenter la pression sur le régime de Kadhafi et mettre fin à la violence » a ainsi déclaré William Hague, le ministre britannique des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse conjointe avec Alain Juppé, son homologue français.

Et cela passe donc par l’instauration d’une NFZ, qui non seulement aurait le mérite d’empêcher les bombardements menés par les avions des forces aériennes libyennes mais aussi d’interdire la venue de mercenaires.

« Nous avons donné notre accord à la planification d’une zone d’exclusion au-dessus de la Libye mais nous avons absolument besoin de la participation de gouvernements régionaux et de tous les autres pays » a fait valoir le chef du quai d’Orsay. Son collègue britannique a précisé qu’il s’agit de donner le feu vert seulement à des « préparatifs ». Il faut « être certain de pouvoir répondre rapidement et résolument aux évènements en Libye » a-t-il ajouté.

Enfin, pour que cette NFZ voit le jour, Français et Britanniques ont donc posé plusieurs conditions. Tout d’abord, il faut un accord du Conseil de sécurité des Nations unies car une telle opération doit se dérouler dans le cadre du droit international.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]