Le Super Frelon est retiré du service

On ne verra plus la massive silhouette du Super Frelon prendre son envol depuis la base aéronavale de Lanveoc-Poulmic. Les quatre derniers exemplaires de cet appareil entré en service au sein de l’aéronautique navale depuis près de 40 ans ne seront plus opérationnels à compter de ce 30 avril.

Pour marquer l’événement, trois Super Frelon ont survolé, ce matin, la préfecture maritime de l’Atlantique, accompagnés par deux autres hélicoptères Lynx de la Marine nationale, avant de réaliser un dernier appontage sur le Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral, en escale à Brest pour l’occasion.

La veille encore, ils étaient encore en alerte, prêts à s’envoler pour accomplir une mission de sauvetage. Et leur ultime exercice d’hélitreuillage a eu lieu quelques heures plus tôt, au large de l’île Vierge, avec la station SNSM de l’Aber-Wrac’h.

Conçu à l’origine par Sud Aviation (qui deviendra Aerospatiale par la suite avant de se fondre dans le groupe EADS), le Super Frelon aura été l’hélicoptère le plus lourd jamais fabriqué en France, avec ses 13 tonnes à pleine charge.

Détenteur de plusieurs records dans les années 1960 (grâce à quelques modifications), le Super Frelon a été conçu à l’origine pour la lutte anti-sous-marine (ASM). Mais ses quatres derniers représentants ont surtout été utilisés pour le sauvetage en mer, au sein de la flotille 32F.

Appareil fiable, même si il a été impliqué dans quelques accidents, dont certains furent mortels, comme celui de 1987 au large de la Corse (18 tués), le Super Frelon se pilotait « à l’ancienne » en raison de sa relative rusticité par rapport aux appareils de nouvelle génération.

Ces derniers temps, et en raison de l’indisponibilité fréquente des quatre derniers exemplaires encore en service, le Super Frelon a été épaulé par un Caracal de l’armée de l’Air afin de mener à bien les opérations de sauvetage en mer.

Son retrait du service actif coïncide avec l’arrivée de l’EC225 SECMAR d’Eurocopter. Deux exemplaires ont été commandés par la Direction générale de l’armement. L’un d’entre eux a été livré à la 32F le 22 avril dernier. Le second devrait l’être en juin prochain. Ces deux appareils doivent permettre d’attendre la mise en service du NH90.

En effet, le Super Frelon aurait dû être initialement remplacé par le NH90, dont 27 exemplaires ont été commandés pour la Marine nationale dans sa version navalisée (NFH). Le premier appareil de ce type, de la classe des 10 tonnes, a été réceptionné par la DGA le 23 avril. Il devrait être prochainement livré à la Marine nationale, qui lui fera alors passer des tests opérationnels, avant une mise en service prévue en fin d’année 2011.

Quoi qu’il en soit, et après plus de 38 ans de missions de service public, le Super Frelon a permis de sauver environ 2.150 personnes et effectué plus de 135.000 heures de vol, dont 4.000 uniquement consécré au sauvetage en mer.

Les quatre derniers Super Frelon de la 32F vont faire le bonheur de musées spécialisés, comme celui de l’Air et de l’Espace, au Bourget, qui doit en réceptionner un exemplaire.

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