Al Qaïda au Maghreb islamique revendique le rapt de quatre Européens

Depuis quelques mois, les pays du Sahel sont devenus le terrain de prédilection du réseau al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), une organisation née du GSPC algérien et qui a fait allégeance à l’organisation terroriste dirigée par Oussama ben Laden. En août, la Mauritanie connaissait le premier attentat suicide de son histoire, avec l’attaque perpétrée contre l’ambassade de France à Nouakchott. Et aussi, le mois dernier, le premier rapt de ressortissants étrangers.

En effet, le 29 novembre, trois ressortissants espagnols, deux hommes et une femmes travaillant pour l’ONG Barcelona Accio Solidaria, ont été pris en otage à 170 km au nord de la capitale mauritanienne. Ces volontaires faisaient partie d’un convoi de 13 véhicules qui circulait sur la route reliant Nouakchott à Nouadhibou, quand leurs ravisseurs bloquèrent leur voiture – la dernière de la file – par des fumigènes afin de les faire prisonniers.

Un quatrième ressortissant européen, le français Pierre Camatte, 61 ans, a quant à lui été enlevé quelques jours plus tôt à Ménaka, à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako, la capitale du Mali. Depuis l’assassinat d’un otage britannique, en juin dernier, les autorités maliennes ont pourtant lancé une offensive contre les groupes islamistes armés qui sévissent sur leur territoire. Sans succès, apparemment.

Ces enlèvements ont été revendiqués par l’AQMI, dans un enregistrement diffusé le 8 décembre par la chaîne de télévision al-Jazira. « Deux unités des vaillants moudjahidines ont réussi à enlever quatre Européens dans deux opérations distinctes : la première au Mali où a été enlevé le 25 novembre le Français Pierre Camatte, et la deuxième en Mauritanie où ont été enlevés le 29 novembre trois Espagnols » a ainsi affirmé le porte-parole du réseau terroriste, Saleh Abou Mohammad. « La France et l’Espagne seront informées ultérieurement des revendications légitimes des moudjahidine » a-t-il encore précisé.

En fait, deux groupes de l’AQMI opérent dans la région désertique située à cheval entre le Mali, la Mauritanie, le Niger et l’Algérie. Il y a celui dirigé par Moktar Belmoktar, alias Bellawar, de nationalité algérienne. Il serait plus précisément installé dans les collines de Téghargharet, dans l’est du Mali et à proximité de la frontière algérienne. De source sécuritaire, l’accès à son camp serait piégé par des mine.

Le second groupe, plus radical, est commandé par Abou Zeïd, qui passe pour un homme violent brutal. Ce dernier a déjà fait parler de lui l’an passé, avec aussi le rapt de six ressortissants étrangers et l’exécution de l’un d’entre eux, le Britannique Edwyn Dyer. Et il semblerait qu’il soit à l’origine de l’enlèvement de Pierre Camatte et des trois humanitaires espagnols.

Ces otages pourraient faire l’objet d’une demande de rançon. C’est un des moyens pour ces groupes de trouver de l’argent afin de continuer leurs action. Ou bien ils peuvent éventuellement servir de bouclier humain, dans le cas d’une opération militaire conjointe des pays concernés et qui serait en cours de planification.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]