Double attentat meurtrier à Alger
Il est à peu près 9h50 à Alger, ce 11 décembre, quand une première voiture piégée explose aux environs du Conseil constitutionnel et détruit un bus d’étudiants qui devaient se rendre à la faculté de droit.
Non loin de là, le quartier de Hydra, où habitent de nombreux expatriés et où sont situés des bâtiments officiels et des résidences diplomatiques, est le théâtre d’un second attentat, près de dix minutes plus tard. Cette fois, c’est le siège du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) qui est visé par un camion citerne piégé conduit par un kamikaze.
Au moins quatre employés du HCR sont tués et quatorze sont portés disparus. Selon le Quai d’Orsay, aucune victime française ne serait à déplorer pour le moment. Jusqu’à présent, seules cinq personnes ont pu être retrouvées vivantes parmi les décombres.
Le bilan officiel de ces deux attentats est de trente morts, dont 5 étrangers et de 177 blessés. D’autres sources, notamment hospitalières, ont fait été de plus de 60 morts.
Cette double attaque a été revendiquée sur un site Internet islamiste par l’organisation “Al Qaida pour un Maghreb islamique” (AQMI), anciennement appelé Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) dont le fondateur, Hassan Hattab, a récemment été arrêté par les autorités algériennes.
Le communiqué de l’AQMI précise que les deux véhicules piégés contenaient 800 kg d’explosifs et le site montre des photographies des deux kamikazes, Abdoul-Rhaman al-Asmi et Ami Ibrahim Abou Othman, prenant la pose avec des fusils d’assaut. Pour l’AQMI, ces attentants constituent une “nouvelle conquête (…) des chevaliers de la Foi, par leur sang, pour défendre la nation blessée de l’islam.”
Cette revendication n’a pas surpris les officiels algériens, dont le ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni. Plusieurs informations concomitantes obtenues auprès de membres arrêtés de l’AQMI faisaient état d’une menace contre les édifices publics. Par ailleurs, ces attentats présentent des caractéristiques identiques avec ceux du 11 avril dernier, qui eurent lieu, comme les attaques du 11 septembre 2001, un 11e jour du mois avec sensiblement le même mode opératoire et le même type de cible – le palais du gouvernement ayant été visé.
Bien qu’affaiblie par la perte de plusieurs éléments importants au cours de ces dernières semaines, l’organisation Al Qaida pour le Maghreb islamique a une nouvelle fois prouvée qu’elle est encore capable de défier le gouvernement algérien et plus largement la communauté internationale.