Un sous-marin nucléaire d’attaque français de nouveau repéré en Écosse

En novembre, l’état-major de la Marine nationale a confirmé son intention d’effacer les numéros de coque de ses navires de surface afin de compliquer leur identification. « L’idée pour nous c’est de prendre l’initiative en réponse à l’extension des conflits dans le champ de l’information », a-t-il expliqué. Cette mesure s’applique d’ailleurs aux sous-marins nucléaires depuis longtemps…

Cela étant, la lutte informationnelle ne consiste pas seulement à brouiller les pistes et à tout mettre sous le boisseau… Communiquer sur les actions menées est aussi une façon de faire comprendre à un compétiteur potentiel que l’on n’a nullement l’intention de s’en laisser conter.

Ainsi, et pour la troisième fois de l’année, un sous-marin nuclaire d’attaque [SNA] français, appartenant à la classe Rubis, a été photographié aux abords de la base navale de Faslane, en Écosse. Et des clichés ainsi que des vidéos ont été diffusés via Twitter.

Or, parmi les SNA de type Rubis, la Perle est sortie du bassin de la zone Missiessy, à Toulon, après de longues réparations, consécutives à l’incendie qui a ravagé sa proue, en juin 2020. Le Rubis a rejoint le Saphir à Cherbourg, afin d’y être démantelé. Et l’Émeraude est en arrêt technique majeur jusqu’au début de l’année 2023. Il ne reste donc plus que le Casabianca et l’Améthyste [qui a passé le premier semestre 2022 dans l’océan Indien, pour la mission Confiance] à pouvoir se rendre en Écosse.

À noter que l’Améthyste a pris part à l’exercice SAGRE, organisé dans le golfe de Gascogne entre le 27 novembre et le 2 décembre.

En avril dernier, un SNA de type Rubis fut repéré à Faslane, alors que l’on savait que deux d’entre-eux – l’Émeraude et le Casabianca – avaient été envoyés dans l’Atlantique Nord pour y surveiller les sous-marins russes. À l’époque, il avait rejoint par le SNA américain USS Indiana dans les eaux écossaises.

Puis, le SNA Suffren fut aussi aperçu, pour la première fois, aux abords de la base navale britannique [encore appelée HMNB Clyde] en septembre.

À noter que les sous-marins américains font très régulièrement escale en Écosse. Et la fréquence de leur visite s’est accentuée depuis le début de la guerre en Ukraine, le quotidien « The Daily Mail » ayant récemment indiqué en avoir constaté 85 au 27 novembre 2022, contre 43 pour l’ensemble de l’année 2021.

« La Grande-Bretagne est en première ligne d’une guerre froide sous-marine », a expliqué le journal, en citant le l’amiral Sir Tony Radakin, le chef des forces armées britanniques, selon qui les « sous-marins russes sont une menace pour les câbles [sous-marins] essentiels aux communications ». D’où cette activité observée à Faslane…

Par ailleurs, ces escales faisant l’objet d’une certaine « publicité », sans doute faut-il y voir autant de messages adressés à la Russie, qui envoie régulièrement ses sous-marins patrouiller dans le passage « GIUK » [Groenland, Islande, Royaume-Uni », d’une importance cruciale pour assurer les liaisons entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

Photo : SNA Casabianca / Archive

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