Un sous-marin nucléaire d’attaque français de nouveau repéré en Écosse
En novembre, l’état-major de la Marine nationale a confirmé son intention d’effacer les numéros de coque de ses navires de surface afin de compliquer leur identification. « L’idée pour nous c’est de prendre l’initiative en réponse à l’extension des conflits dans le champ de l’information », a-t-il expliqué. Cette mesure s’applique d’ailleurs aux sous-marins nucléaires depuis longtemps…
Cela étant, la lutte informationnelle ne consiste pas seulement à brouiller les pistes et à tout mettre sous le boisseau… Communiquer sur les actions menées est aussi une façon de faire comprendre à un compétiteur potentiel que l’on n’a nullement l’intention de s’en laisser conter.
Ainsi, et pour la troisième fois de l’année, un sous-marin nuclaire d’attaque [SNA] français, appartenant à la classe Rubis, a été photographié aux abords de la base navale de Faslane, en Écosse. Et des clichés ainsi que des vidéos ont été diffusés via Twitter.
French Rubis class boat from yesterday.
🇫🇷 🏴#rubis #submarine #submariner #hmnbclyde #france #french #shipping #shipsinpics pic.twitter.com/kzRfRvhkej
— Dougie Coull Photography 🏴 🇪🇺 🇺🇦 (@DougieCoullPics) December 27, 2022
Or, parmi les SNA de type Rubis, la Perle est sortie du bassin de la zone Missiessy, à Toulon, après de longues réparations, consécutives à l’incendie qui a ravagé sa proue, en juin 2020. Le Rubis a rejoint le Saphir à Cherbourg, afin d’y être démantelé. Et l’Émeraude est en arrêt technique majeur jusqu’au début de l’année 2023. Il ne reste donc plus que le Casabianca et l’Améthyste [qui a passé le premier semestre 2022 dans l’océan Indien, pour la mission Confiance] à pouvoir se rendre en Écosse.
French Rubis-Class inbound to Faslane this morning@MarineNationale@NavyLookout@WarshipCam
#photography #Frenchnavy #marinenationale #navy #canon #canonuk #scotland #Clyde #canonphotography #shipping pic.twitter.com/949aGcZl2r— Michael Cuthbert Photography (@MichaelJWC626) December 26, 2022
À noter que l’Améthyste a pris part à l’exercice SAGRE, organisé dans le golfe de Gascogne entre le 27 novembre et le 2 décembre.
En avril dernier, un SNA de type Rubis fut repéré à Faslane, alors que l’on savait que deux d’entre-eux – l’Émeraude et le Casabianca – avaient été envoyés dans l’Atlantique Nord pour y surveiller les sous-marins russes. À l’époque, il avait rejoint par le SNA américain USS Indiana dans les eaux écossaises.
Puis, le SNA Suffren fut aussi aperçu, pour la première fois, aux abords de la base navale britannique [encore appelée HMNB Clyde] en septembre.
À noter que les sous-marins américains font très régulièrement escale en Écosse. Et la fréquence de leur visite s’est accentuée depuis le début de la guerre en Ukraine, le quotidien « The Daily Mail » ayant récemment indiqué en avoir constaté 85 au 27 novembre 2022, contre 43 pour l’ensemble de l’année 2021.
« La Grande-Bretagne est en première ligne d’une guerre froide sous-marine », a expliqué le journal, en citant le l’amiral Sir Tony Radakin, le chef des forces armées britanniques, selon qui les « sous-marins russes sont une menace pour les câbles [sous-marins] essentiels aux communications ». D’où cette activité observée à Faslane…
Par ailleurs, ces escales faisant l’objet d’une certaine « publicité », sans doute faut-il y voir autant de messages adressés à la Russie, qui envoie régulièrement ses sous-marins patrouiller dans le passage « GIUK » [Groenland, Islande, Royaume-Uni », d’une importance cruciale pour assurer les liaisons entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Photo : SNA Casabianca / Archive