La Marine nationale envisage de doter certains de ses sémaphores de mini-drones aériens Aliaca

En février 2021, la Direction générale de l’armement [DGA] fit savoir qu’elle venait de commander 11 systèmes de mini-drones Marine [SMD-M] auprès du constructeur français Survy Copter, filiale d’Airbus. Le montant du contrat, signé dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique dévoilé en juin 2020, s’élevait à près de 20 millions d’euros.

Dans le détail, le SMD-M se compose de deux mini-drones DVF 2000 Aliaca, lancés au moyen d’une catapulte et récupérés par un filet, ainsi que d’une station de contrôle. Déployables en moins de quinze minutes par deux opérateurs, ces appareils à propulsion électrique, dotés d’une autonomie de 3 heures pour un rayon d’action de 27 nautiques, sont déstinés aux patrouilleurs de haute-mer [PHM, ex-Avisos], aux frégates légères furtives [FLF] de type La Fayette, aux frégates de surveillance et aux futurs patrouilleurs océaniques.

Pour la Marine nationale, il s’agit de pouvoir doter ces bâtiments – qui ne sont pas toujours dotés d’hélicoptères – de « capteurs déportés » afin de renforcer leurs capacités de détection et de surveillance pour leurs missions relevant de la posture permanente de sauvegarde maritime. Ce qui va de la police des pêches à la surveillance du trafic maritime en passant par la lutte anti-pollution ou encore la recherche et le sauvetage.

Un peu plus d’un an après la signature du contrat, les premiers SMD-M ont été livrés à la Marine, qui, sans tarder, a lancé la phase d’évaluation opérationnelle [EVALOPS] en vue de déclarer une première capacité opérationnelle d’ici septembre prochain.

Cette EVALOPS est conduite par des télé-pilotes du Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S], depuis le PHM Commandant Bouan, actuellement en mission en Méditerranée occidentale.

Depuis un mois, précise la Marine nationale, les mini-drones Aliaca embarqués à bord de ce patrouilleur de haute-mer ont effectué « trente heures de vols expérimentaux visant à caractériser les limites et les potentialités de [leur] usage opérationnel ». Et, visiblement, ils donnent satisfaction pour le moment, en particulier pour les missions de police des pêches.

Ce système « montre sa plus-value », assure la Marine. « Pendant que la PHM surveille une zone en effectuant des interrogations VHF ou en conduisant une visite, le drone peut dans le même temps investiguer des zones plus lointaines afin d’identifier les bâtiments de pêches à des distances supérieures aux portées radar et caractériser des actions de pêches par flux vidéo en temps réel. Il offre ainsi au PHM une allonge informationnelle, qui lui permet de démultiplier son efficacité pour se diriger au bon endroit et au bon moment sur des clients d’intérêt », explique-t-elle.

Par ailleurs, s’il est destiné prioritairement aux navires de surface qui ne bénéficieront pas de l’apport du Système de drone aérien pour la Marine [SDAM], actuellement en cours de développement, le SMD-M pourrait équiper des sémaphores à moyen terme. La Marine en compte 59 en métropole… Pour rappel, l’une de leurs missions est de surveiller le trafic maritime et de signaler, le cas échéant, toute infraction aux réglementations relatives à la navigation et à la pêche.

Photo : Marine nationale

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