Le Pentagone diffuse l’image d’un objet aérien non identifié ayant évolué près d’un F/A-18

En juin 2021, le Bureau du directeur du renseignement national [ODNI] et l’Unidentified Aerial Phenomena Task Force [UAPTF], une cellule créée un an plus tôt par le service de renseignement de l’US Navy, publièrent conjointement un rapport au sujet des 144 phénomènes aériens non identifiés [PAN] observés aux États-Unis depuis 2004, en particulier à proximité de manoeuvres ou d’emprises militaires.

Cet intérêt porté par les autorités américaines à ces phénomènes non identifiés, pour lesquels une explication rationnelle finit généralement par être trouvée, avait été résumé par le sénateur Marco Rubio, vice-président de la commission du renseignement. « Il y a des trucs qui volent dans notre espace aérien et nous ne savons pas ce que c’est et ce ne sont pas les nôtres. Nous devons donc savoir qui se cache derrière, qui plus est s’il s’agit d’un adversaire qui a fait un saut technologique », avait-il dit au site Politico.

En clair l’objectif était de déterminer si des adversaires des États-Unis avaient réussi à développer des technologies avancées pouvant expliquer le comportement étonnant d’objets observés par les forces américaines. Ainsi, par exemple, lors d’une vague de « phénomènes aériens non identifiés » survenue en 2014/15 [et qui fit l’objet d’une enquête du New York Times en 2019], des pilotes de l’US Navy avaient décrit des engins n’ayant « aucun panache d’échappement » et pouvant atteindre « 30’000 pieds et des vitesses hypersoniques » en un rien de temps.

« Nous parlons d’objets qui ont été vus par des pilotes de la marine ou de l’armée de l’air, ou qui ont été repérés par des images satellites, qui s’engagent franchement dans des actions difficiles à expliquer. […] Des mouvements difficiles à reproduire, pour lesquels nous n’avons pas la technologie nécessaire ou qui se déplacent à des vitesses dépassant le mur du son sans bang sonique », avait par ailleurs expliqué John Ratcliffe, ancien Directeur national du renseignement américain, en mars 2021.

Cela étant, le rapport publié l’an dernier [et dont une partie reste « classifiée »] avait établi cinq catégories d’explications possibles au sujet de ces « objets volant non identifiés » : échos parasites sur les radars [on parle alors de « fouillis radar »], phénomènes atmosphériques naturels, programmes du gouvernement américain [et/ou de l’industrie] classifiés, systèmes adverses étrangers et « autres ».

Reste que sur les 144 cas évoqués, un seul avait été élucidé au moment de la publication de ce rapport : il s’agissait d’un  » gros ballon qui se dégonflait ». Pour les autres, faute de données suffisantes, il n’était pas possible de se prononcer avec une certitude absolue. Toutefois, 80 d’entre eux avaient été détectés par au moins deux capteurs.

« Dans un nombre limité d’incidents, les PAN auraient semblé présenter des caractéristiques de vol inhabituelles. Ces observations pourraient être le résultat d’erreurs de capteurs, d’une mystification ou d’une mauvaise perception des observateurs et nécessitent une analyse rigoureuse supplémentaire », était-il avancé dans ce rapport.

Depuis, le Pentagone a mis en place l’Airborne Object Identification and Management Synchronization Group [AOIMSG], un groupe dédié à l’étude de ces phénomènes aériens non identifiés, en expliquant ceux-ci sont susceptibles de « poser des problèmes de sécurité nationale ». Et, le 17 mai, pour la première fois en plus de cinquante ans [et le projet « Blue Book »], le Congrès des États-Unis a organisé une audition publique consacrée à ce sujet, en convoquant Ronald Moultrie, le sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement et la sécurité et Scott Bray, le directeur adjoint du renseignement naval.

Ainsi, comme il est désormais demandé aux militaires américains [en particulier le personnel navigant, ndlr] de signaler toute observation d’objet aériens non identifiés, le nombre de cas a « explosé » depuis juin 2021, celui-ci étant passé à environ 400 selon M. Bray, qui a par ailleurs indiqué que d’autres pays sont également confrontés à ce phénomène. Et de préciser qu’ils échangent leurs informations avec les États-Unis, et vice-versa.

En outre, le directeur adjoint du renseignement naval a également indiqué que, à ce jour, s’il n’y avait eu aucun collision entre des objets non identifiés et des avions militaires américains, cela a toutefois failli arriver à 11 reprises. Pour la plupart, ces incidents ont eu lieu large de la Virgine et de la Caroline du Nord.

Lors de cette audition, M. Bray a produit une vidéo filmée en 2021, à bord d’un F/A-18 de l’US Navy, afin de montrer « la vitesse typique à laquelle les avions militaires peuvent s’approcher d’un objet inconnu ». Effectivement, on ne voit pas grand chose, même en faisant défiler les images au ralenti… Mais on devine un objet sphérique, dont le responsable américain a dit ne « pas avoir d’explication » à son sujet…

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