L’évaluation du Rafale Marine se poursuit en Inde… presque à l’abri des regards

Depuis le 10 janvier, un Rafale Marine est évalué par l’Indian Navy, qui veut vérifier s’il est en mesure de décoller depuis un porte-avions en configuration STOBAR [c’est à dire doté d’un tremplin en lieu et place de catapultes], comme l’INS Vikrant, dont l’admission au service actif est attendue en août prochain.

Pour rappel, l’Indian Navy souhaite acquérir jusqu’à 57 nouveaux avions de combat multirôles embarqués pouvant être mis en oeuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR que CATOBAR [doté de catapultes]. Et cela afin de remplacer ses MiG-29K, dont la disponibilité est loin de lui donner satisfaction.

Selon un article de Mer&Marine qui, publié en 2012, citait une étude de Dassault Aviation, le Rafale Marine a théoriquement la capacité de décoller d’un porte-avions de type STOBAR sans qu’il y ait besoin de modifier sa structure par rapport aux modèles utilisés par la Marine nationale. Il restait donc à le vérifier… mais aussi à évaluer les configurations possibles de l’avion pour un tel exercice.

Concurrent du Rafale M pour ce programme de la marine indienne, appelé MRCBF [pour Multi Role Carrier Borne Fighters], le F/A-18 Super Hornet de Boeing a démontré sa capacité à décoller avec un tremplin lors d’un essai réalisé en août 2020 à la Naval Air Station Patuxent River. Seulement, il était en configuration « lisse » [ou quasiment]… Ce qui n’est évidemment pas suffisant pour en tirer des conclusions définitives. D’où d’ailleurs l’évaluation à laquelle il sera soumis, comme le Rafale M, en mars ou avril prochain.

En attendant, l’évaluation du chasseur embarqué de Dassault Aviation se fait à l’abri des regards indiscrets. Ou presque… car quelques images ont fini par être diffusées. Certes, aucune ne montre le Rafale M décoller depuis le pont d’envol, long de 283 mètres de l’installation terrestre d’essais [SBTF] de la base navale INS Hansa, à Goa.

Cependant, on peut le voir en vol, sur une vidéo publiée la semaine passée sur les réseaux sociaux indiens. Ce qui laisse à penser que l’étude de Dassault Aviation s’est vérifiée… Et, sur ces premières images, ce Rafale M est presque en configuration lisse, avec seulement ses deux missiles MICA IR en bout d’ailes.

Mais un autre photographie, publiée le 21 janvier, est plus intéressante : prise aux abords de la base INS Hansa, elle montre le Rafale M en vol, avec un missile AM-39 Exocet et deux réservoirs supplémentaires. La qualité de l’image n’étant pas excellente, on croit deviner au moins un missile air-air MICA EM. Ce qui, sur le plan opérationnel, est déjà plus intéressant.

Par ailleurs, les évaluations effectués à INS Hansa visent également à vérifier la capacité du Rafale M à manoeuvrer sur le pont d’envol de l’INS Vikrant. Et sur ce point, il pourrait avoir un avantage sur le F/A-18 Super Hornet, au gabarit plus imposant [même s’il peut replier ses ailes]. Ainsi, affichant une envergure de 10,90 mètres [pour 15,30 m de longueur et 5,30 m de hauteur], le premier serait mieux adapté aux ascenseurs des porte-avions indiens, le second ayant une envergure de 13,62 mètres, pour 18,30 de long.

Photo : Archive – US Navy

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