Les forces françaises et grecques ont signé une feuille de route pour renforcer leur coopération

Le 30 décembre dernier, le partenariat stratégique qui avait été signé trois mois plus tôt à l’occasion d’un déplacement à Paris de Kyriákos Mitsotákis, le Premier ministre grec, est entré en vigueur. Dans les grandes lignes, et comme l’avait expliqué le président Macron au moment de sa signature, cet accord vise à « accroître » et à « intensifier » la coopération entre la France et la Grèce en matière de défense et de sécurité, avec l’objectif de « protéger la souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale » des deux pays.

La semaine passée, accompagnant son homologue grec, Nikos Panagiotopoulos, sur le site de Naval Group à Lorient, où sont produites les Frégates de défense et d’intervention [FDI] dont trois exemplaires seront commandés par la Grèce, la ministre des Armées, Florence Parly, a fait valoir que ce partenariat stratégique est un « atout majeur » pour « construire une défense européenne plus forte demain »… Et qu’il « contribuera aussi au dialogue et à la stabilité régionale en Méditerranée, qui est un espace central pour la sécurité du continent européen et aujourd’hui soumis à des tensions croissantes ».

Si ce partenariat stratégique s’est concrétisé par la commande – annoncée – de FDI ainsi que par la livraison des six premiers Rafale à la force aérienne grecque [sur 24 au total, ndlr], il restait encore à le mettre en musique au niveau opérationnel… Et c’est ce qui vient d’être fait, ce 21 janvier, à Athènes, avec la signature d’une « feuille de route » par le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, et son homologue grec, le général Konstantinos Floros.

« Le partenariat stratégique franco-grec unit les deux pays sur le plan militaire. Dans le cadre des engagements pris auprès de l’UE et de l’Otan, cet accord de partenariat vise à renforcer et structurer dans la durée les relations militaires de défense entre nos deux pays », relève l’État-major des armées [EMA], dans un bref communiqué. Et d’ajouter qu’il « permet de matérialiser la coopération militaire bilatérale franco-grecque aux niveaux stratégique et opérationnel », la France et la Grèce contribuant ainsi « la défense européenne et à la sécurité euro-atlantique en affirmant notamment leur attachement à la liberté de circulation aérienne et maritime dans le respect du droit international ».

Ces « lignes directrices pour le renforcement de la coopération militaire franco-grecque » permettront également aux forces armées des deux pays de renforcer leur « culture stratégique commune et leur interopérabilité opérationnelle dans plusieurs domaines ».

Du côté de l’état-major grec, on précise que cet accord « définit et précise la mise en œuvre de la coopération militaire franco-grecque dans les domaines des opérations, de la formation opérationnelle, de l’échange de personnel entre les institutions et écoles de formation militaire, de l’espace, de la cybersécurité, de l’information, de la coopération des unités et des unités spécialisées ».

Sans attendre la signature de cette « feuille de route », les forces françaises et grecques ont d’ores et déjà mené toute une série d’exerices, le dernier en date ayant eu lieu le 9 décembre 2021, au large de la Crète. La frégate multimissions [FREMM] Auvergne avait ainsi eu des « interactions » avec la frégate grecque Salamis ainsi qu’avec des chasseurs F-16 et F-4 de la force aérienne hellénique.

En outre, et si, par le passé, une frégate grecque a été intégré au sein du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, il est désormais question d’aller encore plus loin, un sous-marin grec devant prendre part à la mission Clemenceau 2022, qui débutera au début du mois de février.

Photo : GHEETA

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