Une base américaine située dans le sud de la Syrie a été la cible d’une attaque « coordonnée »

En 2016, dans le cadre du combat mené contre l’État islamique [EI ou Daesh] par la coalition anti-jihadiste [opération Inherent Resolve], les États-Unis établirent une base avancée à at-Tanf [ou al-Tanf], dans le sud de la Syrie. Il s’agissait alors d’appuyer une faction de l’Armée syrienne libre, d’empêcher toute infiltration de terroristes en Jordanie et d’occuper un secteur stratégique, car situé sur l’axe Damas-Bagdad.

Cette présence de forces américaines a régulièrement donné lieu à des tensions dans cette région, pourtant déclarée « zone de déconfliction » dans le cadre d’un accord entre les États-Unis et la Russie.

Ainsi, en 2017, les forces gouvernementales syriennes et des milices soutenues par l’Iran tentèrent de s’en prendre aux troupes américaines qui y étaient déployées. Au moins deux drones de type Shaheed-129, de facture iranienne, y furent abattus par des F-15 de l’US Air Force. « La coalition ne laissera pas les appareils des forces pro-régime menacer les forces alliées ou s’approcher étroitement de celles-ci », avait alors prévenu l’état-major de l’opération Inherent Resolve.

S’ils ont réduit leur présence en Syrie, après la fin du califat instauré par Daesh, les États-Unis y maintiennent encore environ 900 soldats, répartis dans deux bases : celle de Green Village, située dans la province de Deir ez-Zor, près du champ pétrolier d’al-Omar, et celle d’At Tanf. Et l’une comme l’autre font l’objet d’attaques récurrentes.

En août, un drone, a priori mis en oeuvre par une milice pro-iranienne, a été abattu par un F-15E Strike Eagle alors qu’il se dirigeait vers la base de Green Village, laquelle venait d’être visée par des tirs d’obus.

Et, le 20 octobre, c’est la base d’At Tanf qui a une nouvelle fois été visée… L’information a dans un premier temps été livrée par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], qui dispose d’un réseau d’informateurs sur place. Puis elle a été confirmée par l’US Centcom, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale.

« Nous confirmons que la base d’al-Tanf a été visée par une attaque délibérée et coordonnée. D’après les premières informations, l’attaque a été menée avec des drones et des tirs d’artillerie », a déclaré le capitaine de vaisseau Bill Urban, le porte-parole de l’US Centcom, ce 21 octobre. « Nous n’avons connaissance d’aucun blessé parmi le personnel américain pour le moment », a-t-il ajouté, précisant qu’une évalution des dommages était toujours en cours.

« Nous maintenons notre droit inhérent à l’autodéfense et répondrons au moment et à l’endroit de notre choix », a ensuite prévenu l’officier, laissant ainsi entendre qu’il pourrait y avoir des représailles suite à cette attaque.

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