Le Service de santé des armées va perdre l’un de ses huit hôpitaux… et gagner une « antenne hospitalière »

Selon le plan SSA 2020 du Service de Santé des Armées [SSA], il était question de « différencier » les huit hôpitaux d’instruction des armées [HIA] en fonction des impératifs opérationnels.

Ainsi, ceux de Clamart [Percy], de Saint-Mandé [Bégin], de Toulon [Saint-Anne] et de Marseille [Laveran] devaient posséder les « compétences indispensables à la prise en charge des blessés de guerre et des moyens humains et matériels nécessaires aux projections d’unités médicales sur les théâtres d’opérations et aux évacuations médicales stratégiques » tandis que ceux de Bordeaux [Robert Picqué], Lyon [Desgenettes], Metz [Legouest] et Brest [Clermont-Tonnerre] étaient appelés s’intégrer dans l’offre de soins proposées dans leurs « territoires de santé ».

Seulement, il apparut que le plan SSA 2020 était allé beaucoup trop loin. Et que le surengagement du SSA par rapport à son contrat opérationnel et ses moyens risquait d’hypothéquer son avenir. Aussi, en octobre 2020, la minsitre des Armées, Florence Parly, dévoila une nouvelle « feuille de route » pour ce service, afin de lui donner plus de ressources tout en réaffirmant sa « militarité ».

Même s’il fut annoncé que l’HIA « Clermont-Tonnerre » allait voir ses moyens être renforcés, avec l’abandon du projet visant à transférer ses lits de réanimation et ses laboratoires vers le CHRU de Brest, le principe de différenciation entre les hôpitaux militaires était cependant à nouveau confirmé.

Pour le HIA « Desgenettes », cela devait se concrétiser par une partenariat établi avec les Hospices civils de Lyon.

Et celui-ci devant se réaliser en deux temps : il était en effet d’abord question de transfert 46 personnels militaires à l’hôpital Édouard Herriot, en services de chirurgie puis de mener à bien un projet de « pôle de réhabilitation commun aux Hospices civils de Lyon et à l’HIA Desgenettes ». Ce qui, finalement, ne pourra pas se faire.

Dans un communiqué publié ce 21 octobre, le minsitère des Armées a indiqué qu’il avait pris acte de cette situation… et considéré que « l’offre de soins fournie par le service de santé de l’HIA Desgenettes a perdu en pertinence », soulignant que « l’accueil en consultations non programmées » [les urgences, ndlr] est désormais « recentré sur les jours de semaine, sur une plage 8h/18h » et que le « nombre de lits d’hospitalisation occupés s’est réduit avec un potentiel de seulement vingt lits d’hospitalisation complète en médecine physique et de réadaptation ».

Conséquence : l’HIA Desgenettes « sera donc transformé en Antenne hospitalière des armées [AHA] d’ici fin 2023 », a annoncé le minsitère des Armées, à l’issue d’une rencontre de Geneviève Darrieussecq, la ministre déléguée, avec les personnels concernés par cette mesure.

Cette « nouvelle organisation […] permettra d’adapter les moyens humains tout en assurant une prise en charge sécurisée et efficiente pour les militaires », fait valoir le ministère, avant d’assurer qu’elle « continuera de répondre à ses objectifs prioritaires, à savoir le soutien aux forces armées, tout en tenant compte du contexte local ».

Dans le détail, l’AHA Desgenettes comptera une centaine de personnels [contre 400 actuellement, ndlr] et proposera aux militaires [aux actifs comme aux anciens] des « services de coordination du parcours de santé », des « plateaux de réadaptation fonctionnelle » et un « service de consultation centré sur la prise en charge du stress post-traumatique ». Le partenariat avec les Hospices civils de Lyon se poursuivra pour tout ce qui a trait à la chirurgie.

« Le site hébergera également un centre de formation par la simulation [CESimMO] » et « à terme, [il] accueillera également des dispositifs adaptés aux nouvelles pratiques, telles que la télémédecine », complète le ministère des Armées.

« La transformation de l’HIA Desgenettes n’aura pas d’impact sur l’offre de soins locale, très complète pour la patientèle civile », assure-t-il encore, avant de faire observer que sa part de patientèle dans leterritoire de santé Rhône Nord n’a été que « de 0,80% en 2020 ».

Évidemment, étant donné la futur AHA fonctionnera avec 300 personnels de moins, des mesures de reclassement seront prises, dotées d’un budget de 6 millions d’euros. Et cela essentiellement à l’intention des « personnels civils paramédicaux, administratifs et techniques ». Ceux-ci seront « accompagnés afin de trouver un nouveau poste soit au sein du ministère des Armées, soit en lien avec les partenaires civils, dans les établissements et services de santé du territoire, et ce en fonction de leur projet professionnel », précise le communiqué.

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