La Corée du Nord assure avoir lancé un nouveau missile balistique depuis un sous-marin

Le 24 août 2016, la Corée du Nord affirma que son unique sous-marin [expérimental] de la classe « Sinpo » [ou « Gorae »] venait de lancer un missile balistique stratégique mer-sol de type Pukkuksong-1 [ou KN-11] alors qu’il était en immersion, au large du chantier naval de Sinpo, sur la côte Est. L’engin ainsi tiré s’était abîmé en mer du Japon, après avoir parcouru une distance d’environ 500 km.

Cela étant, il n’était pas clair si ce Pukkuksong-1, probablement à capacité nucléaire, avait bel et bien été lancé depuis un sous-marin… Car, avant le test, une barge jusqu’alors utilisée pour de tels tirs avait été repérée près de Sinpo…

Depuis, Pyongyang a lancé un chantier visant à modifier un vieux sous-marin de type Romeo [livré par l’Union soviétique] afin de lui permettre d’embarquer au moins un missile balistique. Puis plusieurs modèles d’engins de ce type ont été dévoilés à l’occasion de parades militaires, comme le Pukguksong-4ㅅ[en octobre 2020] et le Pukguksong-5ㅅ[en janvier 2021].

De son côté, la Corée du Sud a également progressé dans ce domaine, son sous-marin Dosan Ahn Chang-ho ayant récemment réussi le lancement d’un missile balistique [doté d’une charge conventionnelle] Hyunmoo 4-4.

Sur le plan technique, lancer un missile balistique depuis un sous-marin est une prouesse que peu de pays maîtrisent. Cela suppose en effet de relever plusieurs défis, comme celui consistant à rééquilibrer le navire une fois l’engin parti en compensant la perte de masse induite [et on parle de plusieurs tonnes]. Ensuite , il faut encore trouver une solution pour l’allumage des moteurs du missile quand celui-ci est à peine éjecté de son silo.

Quoi qu’il en soit, et après le succès sud-coréen, Pyongyang n’a sans doute pas voulu être en reste… En effet, le 19 octobre, il a été rapporté que la Corée du Nord venait de procéder à un nouveau tir de missile balistique, dans la région de Sinpo. Ce qui laissait entendre qu’il s’agissait d’un lancement depuis une plateforme sous-marine.

Selon les données collectées par le ministère sud-coréen de la Défense, le missile en question aurait parcouru la distance de 450 kilomètres et atteint l’altitude de 60 km avant de s’abîmer en mer du Japon.

Près de 24 heures après ce tir, l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a affirmé que Pyongyang venait effectivement de tester un « nouveau type » de missile balistique depuis un sous-marin, en l’occurrence celui qui avait été supposément utilisé en août 2016. Et de préciser que l’engin en question intégrait de « nombreuses technologies de guidage et contrôle avancées », ce qui  » contribuera […] à renforcer la capacité opérationnelle sous-marine » des forces navales nord-coréennes.

Puis, le quotidien nord-coréen Rodong Sinmun a publié des photographies montrant le tir de ce nouveau missile, lequel a des airs de famille avec le KN-23 [voir photo ci-dessous] qui, comme l’Iskander russe [auquel il ressemble également, ndlr], a la particularité d’avoir une trajectoire semi-balistique et de disposer d’une capacité de manoeuvre afin de déjouer les défenses aériennes adverses. En outre, le journal a aussi diffusé un cliché sur lequel on voit le sous-marin Sinpo [désormais appelé  » 8.24 Yongung »] faire surface.

Cela étant, et comme le tir du 24 août 2016, il n’est pas certain que le missile en question ait été lancé depuis un sous-marin… Selon l’imagerie satellitaire, il apparaît que la barge utilisée pour les tirs sous-marins avaient encore une fois été déployées dès le 18 octobre.

Depuis septembre, la Corée du Nord a testé au moins quatre nouvelles armes, dont un missile de croisière à longue portée, un « système de missiles ferroviaire » et, dernièrement, un planeur hypersonique. Et cela, malgré les sanctions décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies pour ses activités nucléaires et balistiques.

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