Une première frégate légère furtive « rénovée » a été livrée à la Direction générale de l’armement

Le programme visant à accroître les capacités de trois des cinq frégates légères furtives [FLF] doit permettre à la Marine nationale d’attendre l’entrée en service des futures Frégates de défense et d’intervantion [FDI]. D’où son importance… en cas de retard.

Déjà, avec la commande à venir de trois FDI par la Grèce [avec une en option], on sait déjà que les FDI n°2 et n°3 [c’est à dire les frégates « Amiral Louzeau » et « Amiral Castex »] seront livrées avec quelques mois de retard par rapport aux prévisions initiales.

Quoi qu’il en soit, la rénovation des frégates légères furtives a commencé en octobre 2020, le « Courbet » ayant été le premier navire à être modernisé par Naval Group. Et ce dernier a été réceptionné par la Direction générale de l’armement [DGA] en septembre. L’annonce en été faite le 15 octobre.

« Le calendrier du projet a été pleinement respecté, malgré la crise sanitaire. Les travaux de rénovation se sont conclus par une phase d’essais à la mer. Ils ont permis de démontrer les capacités de manœuvrabilité du bâtiment malgré l’augmentation du déplacement [plus de 80 tonnes], de confirmer le maintien des niveaux de discrétion acoustique, d’atteindre les objectifs de vitesse maximum mais aussi de valider l’intégration d’un nouveau système de direction de combat aux performances accrues », a expliqué la DGA.

En outre, a-t-elle souligné, l’une des prousses techniques réalisées dans le cadre de ce chantier aura été d’intégrer une capacité de détection sous-marine, avec un l’installation d’un dôme sonar, de 1,5 m de large sur 5 m de long et 1,8 m de haut.

Pour rappel, les frégates légères furtives modernisés seront chacune dotés du sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 qui, selon Thales, son fabricant, offre un « excellent compromis entre performance et encombrement, pour des navires de taille plus réduite ».

Par ailleurs, leur rampe Crotale CN2 sera remplacée par deux deux systèmes de défense anti-aérienne SADRAL [armés de missiles Mistral M3] et leurs capacités de veille optronique seront accrues.

Après le Courbet, c’est désormais au tour de la frégate légère furtive La Fayette d’être immobilisée pour recevoir ces nouvelles capacités. Puis l’Aconit suivra par la suite, l’objectif étant d’achever ce programme, dont le coût est de 400 millions d’euros, en 2023.

« Des travaux de maintien en condition opérationnelle sont réalisés simultanément par les Chantiers de l’Atlantique sous la maîtrise d’ouvrage du Service de soutien de la flotte [SSF], le tout sous la forme d’un plateau de travail collaboratif associant l’ensemble des partenaires sur la base navale de Toulon », a également précisé la DGA.

Cela étant, certains penseurs « navals » [comme Daveluy, Darrieus, Barjot, Lacoste, Mahan, etc] expliquent que la force d’une marine tient à son homogénéité. C’est à dire qu’il faut éviter d’avoir une « flotte d’échantillons ».

« Le manque d’homogénété d’une armée navale constitue un gaspillage inutile de force et d’argent », théorisait ainsi l’amiral Daveluy [« L’esprit de la guerre navale – Tome 1 – La stratégie].

Or, dans les années à venir, cinq types différents de navires de premier rang cohabiteront au sein de la flotte française, dont six FREMM [frégates multimissions], deux FREDA [des FREMM avec une capacité de défense aérienne renforcée], deux frégates Horizon, des FDI et, donc, trois FLF rénovées.

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