Un Mirage 2000D a (encore) perdu une bombe inerte lors d’un vol d’entraînement

Le 13 septembre, un détachement de neuf Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse s’est déployé sur la base aérienne [BA] 120 de Cazaux [Gironde] pour un entraînement à l’appui aérien sur le champ de tir de Captieux.

« L’objectif de la campagne de tir est de former et d’entraîner les équipages et mécaniciens au maniement et aux tirs de bombes réelles. À ce titre, plus de 70 bombes ont été et seront tirées sur le champs de tir de Captieux », a ainsi précisé l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], soulignant qu’un tel « entraînement est primordial dans la formation et la préparation […] avant un déploiement en opérations extérieures ».

Seulement, et alors que cette campagne de tirs touchait à sa fin, l’un des Mirage 2000D a perdu « un emport d’exercice », celui-ci s’étant « décroché accidentellement de son fuselage ».

L’incident s’est produit le 23 septembre, vers 15 heures. Lors de sa mission, l’équipage du Mirage 2000D s’est aperçu d’une anomalie au moment de larguer une munition inerte [donc dépourvue de charge militaire]. Appliquant les procédures et faisant en sorte d’éviter le survol de zones habitées, il a ramené l’avion à Cazaux. Ce n’est qu’une fois au sol que l’absence de « l’emport d’exercice » a été constatée.

Par la suite, l’AAE a prévenu les municipalités du secteur et recommandé de ne pas toucher cette bombe inerte [qui a la forme d’un cylindre bleu de 10 cm de diamètre pour 1,90 mètre de long] si jamais quelqu’un venait à la retrouver… avant les gendarmes, lesquels ont établi un périmètre de recherche couvrant le parcours suivi par le Mirage 2000D.

Le souci est que la nature du terrain rend un telle opération compliquée. Un hélicoptère a d’ailleurs suivi la trajectoire du chasseur-bombardier pour tenter de repérer cet « emport d’exercice » perdu. Sans succès.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel incident a lieu. En 2018, lors d’un exercice, un Mirage 2000D de l’escadron 1/3 Navarre avait également perdu une munition d’exercice de type F4.. Celle-ci était tombée sur le toit d’une usine, blessant trois employés.

Selon le rapport du Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É], cet incident avait été causé par « l’usure du système de roue à rochet assurant la retenue des munitions ». Et d’ajouter : « La modification du lest interne de la bombe lors de son passage de la version F4C à F4D a aussi contribué à cette défaillance en introduisant une augmentation des contraintes lors de la pose de la munition ». Enfin, il avait aussi avancé que les directives de maintenance ne prévoyaient pas, à l’époque, le « contrôle de cette usure » et n’exigeaient pas « changement de ces pièces à une certaine échéance ».

D’après ce même rapport, l’incident survenu dans la région de Cazaux est le quatrième impliquant un Mirage 2000D en un peu plus de 12 ans, le premier étant survenu en novembre 2008.

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