Le F-22A Raptor ne fait plus partie des plans à long terme de l’US Air Force

Avion de supériorité aérienne de 5e génération développé par Lockheed-Martin et dont les capacités sont confidentielles pour l’essentiel, le F-22A Raptor est l’un des appareil les plus redoutables de son temps. Grâce à sa furtivité, il peut abattre simultanément plusieurs cibles au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté par les radars adverses. En outre, il est également en mesure d’effectuer des frappes au sol, comme lors de son premier engagement au combat [en Syrie, en septembre 2014, ndlr].

Initialement, l’US Air Force espérait pouvoir en commander 750. Puis, la menace soviétique s’étant évaporée, la cible fut réduite de moitié. Mais c’était encore trop. En 2009, estimant que le F-22A Raptor était un avion du passé, l’administration Obama décida d’arrêter sa production, seulement quatre ans après sa mise en service au sein de l’US Air Force. Le dernier appareil est donc sorti des chaînes d’assemblage de Lockheed-Martin en 2012. Et seulement 187 exemplaires de série furent construits.

Cela étant, avec l’affirmation de plus en plus marquée de politiques dites de « puissance », le nombre de F-22A Raptor en service est insuffisant. D’où l’idée, avancée en 2016, de relancer la production de cet appareil. Mais, au regard de l’investissement nécessaire, cette option a rapidement été écartée.

Quoi qu’il en soit, étant donné la relative jeunesse de cet avion [l’âge moyen de la flotte est d’une douzaine d’années, ndlr], on pouvait penser qu’il resterait encore en service jusqu’aux années 2040, voire plus. Mais ce n’est pas le scénario vers lequel l’US Air Force s’oriente…

Actuellement, cette dernière conduit une étude qui, appelée TacAir, vise à déterminer les capacités dont elle a besoin dans les années à venir. Et, le 12 mai, son chef d’état-major, le général Charles Q. Brown, a fait le point sur les avancées de cette réflexion, à l’occasion d’une conférence organisée par le cabinet de conseils McAleese & Associates.

« À l’heure actuelle, nous avons sept flottes d’avions de combat. Mon intention est d’en avoir quatre plus une », a d’abord déclaré dit le général Brown. Ainsi, l’US Air Force disposerait de F-15EX « Super Eagle », de F-35A Lightning II, de F-16 et de l’appareil issu du programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD], qui consiste à développer un « système de systèmes ». Et, jusque dans les années 2030, elle continuera à mettre en oeuvre l’avion d’attaque A-10 Warthog, qui était pourtant promis à la casse il n’y a pas encore si longtemps.

Comme on le voit, le F-22A Raptor ne figure pas dans la liste donnée par le général Brown. Tout comme les F-15C/D et F-15E, ce qui est moins suprenant.

A priori, le F-22A serait donc remplacé par le NGAD, dont un démonstrateur a effectué un premier vol, dans le plus grand secret, en 2020. Ce dernier sera « le chasseur de supériorité aérienne du futur », a dit le général Brown. Quant aux F-15C/D/E, ils devraient s’effacer au profit du F-15EX.

Par ailleurs, et selon les plans initiaux, le F-35A [également conçu par Lockheed-Martin] devait succéder au F-16 ainsi qu’au A-10. Mais cela n’est plus d’actualité, même si, a assuré le général Brown, cet appareil « sera la pierre angulaire » de l’US Air Force.

Selon ce dernier, une réflexion est en cours au sujet d’un éventuel successeur au F-16 à moyen terme. Il est possible « que ce soit le F-35 ou autre chose », a-t-il dit. « Mais je n’ai pas besoin de prendre cette décision maintenant, mais dans six, sept ou huit ans », a-t-il ajouté. En février, il avait expliqué vouloir un chasseur-bombardier de génération 4,5 pour remplacer le F-16. « En fait, je veux être en mesure de construire quelque chose de nouveau et de différent qui ne soit pas le F-16 mais qui possède certaines de ses capacités », avait-il affirmé.

En outre, le général Brown s’est gardé d’évoquer le nombre d’avions de combat dont disposera, à terme, l’US Air Force. En revanche, il a estimé que les drones et les effecteurs connectés prendront de l’importance dans les années à venir. C’est d’ailleurs l’objet de l’étude TacAir, qui vise à déterminer ce « à quoi ressemblera le futur escadron de chasse », en termes de « plateformes habitées et non habitées ».

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