L’Australie choisit l’hélicoptère d’attaque AH-64E Guardian pour remplacer ses Tigre ARH

En juillet 2019, l’Australie a lancé une procédure visant à remplacer les 22 hélicoptère d’attaque EC665 Tigre ARH [Armed Reconnaissance Helicopters] commandés en 2001 auprès d’Airbus Helicopters [Eurocopter à l’époque, ndlr], conformément à une recommandation faite dans un livre blanc sur la défense publié trois ans plus tôt.

L’histoire du Tigre ARH au sein des forces armées australiennes n’aura pas été un long fleuve tranquille, avec notamment plusieurs incidents, comme l’émanation de fumée à l’intérieur du cockpit en raison d’un condensateur défectueux.

En 2015, un rapport du ministère australien de la Défense avait en effet déploré le faible taux de disponibilité des 22 appareils, ainsi que le coût trop élevé de leur maintien en condition opérationnelle. Il fut alors rapporté que ces appareils avaient pu effectuer que 3.000 heures de vol sur 12 mois… soit deux fois moins qu’espéré.

Ce constat avait été confirmé un an plus tard par l’Australia National Audit Office [ANAO]. « La flotte d’hélicoptères Tigre n’a pas encore atteint la capacité initiale prévue par le gouvernement australien et continue de générer des coûts de maintenance élevés pour une disponibilité inférieure à ce qui était attendu », avait affirmé cet organisme de contrôle.

Cependant, en avril 2019, Airbus Helicopters avait obtenu un contrat pour assurer la maintenance des 19 Tigre ARH jusqu’en 2025. Pour cela, il était question d’augmenter le stock de pièces détachées, d’intégrer de nouveaux composants et de mettre à jour les logiciels de bord. Pour autant, le ministère australien de la Défense ne changea pas ses plans…

L’appel d’offres émis par ce dernier visait donc à acquérir 29 nouveaux hélicoptères d’attaque « armés, éprouvés et matures, prêts à l’emploi » et répondant à la norme STANAG 4586 [capacité d’interagir avec des drones, ndlr]. Et l’objectif affiché était d’atteindre une capacité opérationnelle initiale [IOC] en 2026 et une pleine capacité opérationnelle deux ans plus tard.

Deux candidats se déclarèrent dans un premier temps: le Bell AH-1Z Viper et le AH-64E Apache [ou « Guardian »]. Puis Airbus Helicopers se décida à joueur une carte en proposant de porter au standard Mk3 les Tigre australiens et de les maintenir en service jusqu’en 2040.

Finalement, le verdict est tombé le 15 janvier. Et c’est Boeing, avec l’AH-64E qui s’est imposé. Dans le détail, l’industriel américain aura donc à livrer 29 appareils à partir de 2025, pour un coût de 4,5 milliards de dollars australiens [2,87 milliards d’euros].

« L’Apache Guardian est l’option […] la moins risquée. Elle répond à toutes les exigences en matière de capacité, de maintenance, de sécurité et de certification », a fait valoir Linda Reynolds, la ministre australienne de la Défense, laquelle a également justifié ce choix par les « leçons tirés des problèmes avec le Tigre ».

Par rapport aux précédentes versions de l’Apache, l’AH-64E « Guardian », conçu selon une architecture ouverte, dispose d’une motorisation plus puissantes et de nouvelles pales de rotor, ce qui fait qu’il plus rapide, pouvant voler à 304 km/h. En outre, il a une capacité d’emport plus importante et il est doté de capteurs ainsi que de systèmes de communications et de navigation améliorés. Pouvant contrôler des drones, il est équipé du radar Longbow, lequel lui permet de frapper des cibles navales.

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