La force aérienne hongroise commande deux avions de transport KC-390 auprès du brésilien Embraer

Les capacités en matière de transport de la force aérienne hongroise sont actuellement très limitées : elles reposent en effet sur deux Airbus A319, deux Falcon 7X et une dizaine d’hélicoptères Mil Mi-17, devant par ailleurs être prochainement remplacés par 16 H225M « Caracal » commandés auprès d’Airbus Helicopters en décembre 2018.

Aussi, pour remédier à un déficit capacitaire dans le domaine du transport aérien, accentué par le récent retrait de ses deux derniers An-26 hérités de la période soviétique, Budapest a annoncé, le 17 novembre, la signature d’un contrat portant sur la livraison, d’ici 2023, de deux avions KC-390 produits par le constructeur brésilien Embraer. L’un de ces appareils sera équipé pour effectuer des évacuations médicales.

Avec cette commande, dont le montant n’a pas été précisé, la Hongrie est le second pays européen, après le Portugal, à choisir cet avion de transport brésilien pour moderniser des forces aériennes.

« Nous sommes en train d’acquérir une flotte de transport polyvalente pour les forces de défense hongroises, afin de pouvoir accomplir l’éventail le plus large possible de tâches au niveau national, de manière souveraine », a commenté Gáspár Maróth, le responsable des acquisitions au ministère hongrois de la Défense.

Pour rappel, propulsé par deux turbofans IAE V2500, le KC-390 a la capacité de transporter 20 à 25 tonnes de fret sur une distance de 2.815 km, à la vitesse de croisière maximale de 850 km/h. Il peut en outre assurer des missions de ravitaillement en vol. Une capacité qui a visiblement aussi pesé dans la balance, la force aérienne hongroise ayant vu l’opportunité de donner ainsi plus de latitude à sa flotte de 12 avions JAS-39 Gripen.

« Cet investissement va également combler des lacunes de l’Otan dans la région », a aussi valoir Budapest. Pour le moment, les capacités de l’Alliance dans le voisinage de la Hongrie reposent sur trois C-17 Globemaster américains déployés sur la base aérienne de Pápa, dans le cadre de l’initiative Heavy Airlift Wing.

À noter que, en 2009, et alors qu’il était encore en cours de développement chez Embraer, le KC-390 avait suscité l’intérêt de la France. Du moins celui du président Sarkozy, lors d’une visite officielle à Brasilia, en septembre de cette année-là. Il avait été question d’en acquérir une dizaine d’exemplaires pour l’armée de l’Air [ce qui surprit tout le monde, à l’époque], le président Lula ayant manifesté sa préférence pour le Rafale, alors en lice dans un appel d’offres lancé pour moderniser les forces aériennes brésiliennes. Finalement, Paris décida de se procurer quelques Casa CN-235 supplémentaires.

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