La présence militaire américaine en Norvège ne sera plus permanente mais ponctuelle

En 2017, et à la demande d’Oslo, plus de 300 soldats de l’US Marine Corps [USMC] furent déployés à Vaernes, dans le centre de la Norvège. Ce qui était une première puisque, durant la Guerre Froide, et afin de ménager la susceptibilité de l’Union soviétique, les autorités norvégiennes avaient systématiquement refusé toute présence militaire américaine permanente sur leur territoire.

« La défense de la Norvège dépend de l’appui de nos alliés de l’Otan. […] Pour que cet appui puisse fonctionner en temps de crise et de guerre, nous sommes totalement tributaires d’entraînements et d’exercices communs en temps de paix », fit valoir, plus tard, Frank Bakke-Jensen, le ministre norvégien de la Défense, pour expliquer la raison de la présence des Marines dans son pays.

Présence qui fut plus que doublée un an plus tard, toujours à la demande d’Oslo. Et cela pour « accroître les entraînements et exercices en rotation en Norvège des unités de l’USMC. »

La Russie ne manqua pas de critiquer cette présence militaire américaine dans un pays frontalier. « Cela fait de la Norvège un pays moins prévisible », ce qui « est susceptible d’alimenter les tensions, d’inciter à la course aux armements et de conduire à une déstabilisation de la situation dans le nord de l’Europe », commenta la diplomatie russe.

Alors que le Pentagone a annoncé le retrait de 11.900 militaires américains d’Allemagne [dont 5.600 seront redéployés en Europe, notamment en Pologne, en Belgique et en Italie], la présence permanente de l’USMC à Vaernes et à Setermoen [localité située à 420 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, ndlr] prendra fin d’ici quelques semaines.

« À compter d’octobre 2020, les Marines américains passeront à un modèle de déploiement ponctuel afin de mieux synchroniser leur entraînement dans l’Arctique avec les forces norvégiennes et de permettre une flexibilité opérationnelle accrue [pour l’USMC], en effet indiqué le commandant Rankine-Galloway, porte-parole de l’USMC en Europe.

En clair, les Marines, qui sont actuellement en Norvège dans le cadre d’une rotation de six mois, rentreront aux États-Unis sans être relevés. Ce changement « n’est pas lié aux plans de réduction des forces américaines en Allemagne et ne doit pas être qualifié de retrait », a expliqué le commandant Rankine-Galloway.

Cette mesure doit permettre de déployer davantage de Marines en Norvège lors d’exercices. Ainsi, 1.000 prendront part à des manoeuvres « par temps froid », entre janvier et mars 2021. « Nous ne réduisons pas et, parfois, nous aurons un plus grand nombre de Marines ici qu’auparavant, conformément à l’accord entre les États-Unis et la Norvège », a insisté le porte-parole de l’USMC en Europe.

La décision ainsi annoncée s’explique par les nouvelles priorités de l’USMC. En effet, ce dernier est actuellement en train de se réorganiser profondément afin de s’adapter aux menaces chinoises. Ce qui passe, par exemple, par le retrait de ses chars M1A2 Abrams, que les Marines ont régulièrement sortis des sites de stockage norvégiens [tenus secrets] lors d’exercices.

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