Le premier avion léger de surveillance et de renseignement destiné à l’armée de l’Air a enfin été livré

En juin 2016, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2014-19 alors en vigueur, la Direction générale de l’armement [DGA] notifia un contrat à Thales ainsi qu’à Sabena Technics pour la livraison de deux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] destinés à l’armée de l’Air. En outre, la commande prévoyait également des stations au sol pour la préparation des missions et le recueil des données collectées par ces appareils.

Pour rappel, l’ASLR est un avion de type Beechcraft King Air 350 doté de capteurs pour collecter du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] et du renseignement d’origine image [ROIM].

Seulement, et alors que le premier exemplaire devait être livré en 2018 [et le second en 2019], ce programme a subi un contretemps, ce qui a obligé l’armée de l’Air à louer deux avions ISR légers [renseignement, surveillance, reconnaissance] auprès de l’entreprise spécialisée CAE Aviation pour ses opérations au Sahel.

L’un d’eux a d’ailleurs joué un rôle important en février 2019, quand, à la demande N’Djamena, des Mirage 2000D stoppèrent une colonne rebelle venue de Libye. Et ces deux avions ISR légers furent également sollicités lors de l’opération Ocelot, conduite en juillet de la même année, au Sahel.

« Trois Mirage 2000, un C-135, deux Reaper, un américain et un français, deux hélicoptères de combat Tigre, une section de commando, deux ALSR ont neutralisé un dispositif de véhicules et de personnels armés ennemis », raconta le général Philippe Lavigne, le chef d’état-major de l’armée de l’Air, lors d’une audtion parlementaire.

Quoi qu’il en soit, et comme tout vient à point à qui sait attendre, la DGA a reçu le premier ALSR qui avait été commandé il y a quatre ans. L’annonce en a été faite ce 5 août par Florence Parly, la ministre des Armées.

« L’ALSR est capable d’effectuer des missions de renseignement avec une faible empreinte logistique et une grande facilité de déploiement », rappelle le ministère des Armées.

À la faveur du plan de relance de la filière aéronautique présenté en juin dernier, un troisième ALSR sera commandé pour être livré en 2023, et non en 2027 comme il était initialement prévu. Selon le ministère de l’Économie et des Finances, cela permettra de préserver l’équivalent de 150 emplois durant deux ans, notamment chez Thales et Sabena Technics mais aussi parmi leurs sous-traitants [Ecrin, Aquitaine électronique, Arelis, Avantix, Elvia, NSE, Reflex, Protoplane, SERTA, AT Aerospace, Dormeca, Examéca Aerotube, Micro-Sud, etc].

Au total, la LPM 2019-25 prévoit de doter l’armée de l’Air – plus précisément la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque basée à Cognac – de 8 ALSR à l’horizon 2030. Devant être « mis en oeuvre au profit du renseignement militaire français, ils seront complémentaires des autres moyens de renseignements présents sur les théâtres d’opérations extérieures [drones, Rafale, Atlantique 2, etc.] », souligne le ministère des Armées. En attendant, ce premier appareil, appelé « Vador », a rejoint la base d’Évreux, où il sera mis en oeuvre par l’Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque

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