Les États-Unis ont déployé des batteries de défense aérienne Patriot en Irak

En janvier, en représailles à la frappe fatale au général Qassem Soleimani, le chef des opérations extérieures de son corps des Gardiens de la révolution, l’Iran avait tiré des missiles contre deux bases irakiennes abritant des militaires américains, ce qui fit une bonne de centaine de blessés [par commotion cébébrale, ndlr] dans les rangs de ces derniers.

Déployées en Irak dans le cadre de la coalition internationale mise en place pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh], les troupes américaines ne disposaient pas de moyens de défense contre les missiles, étant donné que les jihadistes en étaient dépourvus. Aussi, après la riposte iranienne, le Pentagone a fait savoir qu’il demanderait au gouvernement irakien l’autorisation de déployer des batteries Patriot sur les bases abritant ses forces.

« Nous avons besoin de la permission des Irakiens, c’est un des problèmes », avait en effet dit le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain.

En effet, sous la pression de son Parlement, où les députés chiites votèrent une résolution exigeant le départ des forces étrangères, le gouvernement irakien, qui plus est démissionnaire, n’était pas prêt à donner une suite favorable à la demande américaine. D’autant plus qu’il ne voulait pas, a priori, froisser Téhéran.

Alors que les tirs de roquettes contre des objectifs américains par des milices irakiennes chiites pro-Iran du Hachd al-Chaabi se poursuivent et que la situation politique à Bagdad demeure confuse, des responsables militaires américains ont confirmé, auprès de l’AFP, que des batteries Patriot étaient en cours de déploiement sur les base d’Aïn al-Assad et d’Erbil [Kurdistan irakien, ndlr], sans que l’on sache si le Pentagone en a obtenu l’autorisation pour le faire. En outre, deux autres batteries sont en transit au Koweït dans l’attente d’être transférées sur le territoire irakien.

En tout cas, la semaine passée, des responsables irakiens avaient affirmé que des batteries Patriot avaient été acheminées en Irak sans l’accord de Bagdad, mettant ainsi les autorités irakiennes devant le fait accompli.

Ces dernière semaines, les forces américaines ont revu leur dispositif en Irak, en se regroupant sur quelques bases, par ailleurs plus faciles à protéger. Dans le même temps, la coalition anti-jihadiste a réduit ses effectifs étant donné que plusieurs pays, dont la France, ont annoncé le retrait de leurs troupes jusqu’alors déployées auprès des forces de sécurité irakiennes afin de les former et de les entraîner. Des missions qui, avec l’épidémie de Covid-19 et les tensions récurrentes dans la région, ont été suspendues.

Par ailleurs, le 13 mars, le général Frank McKenzie, chef de l’US CENTCOM, le commandement américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a indiqué que deux groupes aéronavals, formés autour des porte-avions USS Dwight D. Eisenhower et USS Harry S. Truman, seraient maintenus dans la région du Golfe persique « pendant un certain temps ».

À l’époque, les États-Unis venaient de bombarder cinq positions de la milice irakienne « Kata’ib Hezbollah », en riposte à des tirs de roquettes ayant fait trois tués dans les rangs de forces de la coalition anti-jihadiste basées à Camp Taji, près de Bagdad. Aussi, l’annonce relative au déploiement de ces deux porte-avions devait « faire comprendre à l’Iran que des représailles [aux frappes contre le Kata’ib Hezbollah, ndlr] donneraient lieu à une réponse massive », avait expliqué le général McKenzie.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]