Covid-19 : L’A330 présidentiel de l’Escadron de Transport 60 a acheminé du matériel médical à Mayotte

Peu avant le début de l’opération Résilience, lancée le 25 mars par le président Macron, il avait été demandé à l’Escadron de transport [ET] 60, basé à Villacoublay, de doubler sa capacité MEDEVAC [évacuation médicale] afin d’être en mesure de transférer des patients atteints de Covid-19 vers des hôpitaux pouvant les accueillir, car moins sollicités que d’autres.

Et cette unité avait donc mis un second avion en alerte, en plus de celui susceptible d’être engagé pour rapatrier des militaires français blessés sur des théâtres extérieurs. Ainsi, un Falcon 2000LX et un Falcon 900, aménagés pour accueillir deux blessés couchés intubés et ventilés, étaient alors prêts à décoller à tout moment.

Pour rappel, la mission de l’ET 60 est le transport des hautes autorités, dont, bien évidemment, le président de la République. Pour cela, il met notamment en oeuvre l’A330 présidentiel [Cotam Unité ou COTAM 0001 quand le président est à bord] ainsi que des Falcon 900 et 2000.

Mais, finalement, ce ne sera pas l’un des deux Falcon en alerte MEDEVAC qui aura été sollicité en premier dans le cadre de l’opération Résilience. En effet, ce 31 mars, c’est l’A330 présidentiel – très peu utilisé durant ces dernières semaines – qui a été mobilisé pour acheminer 3 tonnes de matériel médical Mayotte, département français d’outre-Mer où l’on craint une dégradation de la situation sanitaire, dans la mesure où il fait déjà face à une épidémie de dengue.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le porte-hélicoptère amphibie [PHA] Mistral, qui abrite un hôpital de rôle 3, équivalent à celui d’une ville de 20.000 habitants, sera envoyé dans l’océan Indien.

S’agissant de l’A330 présidentiel, c’est n’est « pas la première fois qu’il touche le sol mahorais » étant donné que le « président était à son bord au mois d’octobre 2019 lors de sa visite à Mayotte », rappelle Mayotte la 1ere. « Il avait alors constaté lui-même que la piste est trop courte… Mais ce n’est plus tellement l’urgence d’aujourd’hui », ajoute-t-il.

Cette mission de l’ET 60 à Mayotte a été effectuée alors que ce département a connu son premier décès probablement dû au Covid-19. Selon les derniers chiffres donnés par la préfecture, l’archipel compte 94 cas confirmés [+12 en 24 heures], avec 10 patients hospitalisés [dont 2 en réanimation] et 10 autres « officiellement guéris ». En outre, plus de 500 tests ont été réalisés par le laboratoire du Centre hospitalier de Mayotte [CHM].

Selon le sénateur Thani Mohamed Soilihi [LREM], Mayotte ne compte qu’un seul hôpital et seulement 28 médecins libéraux pour une population de 256.000 habitants, à laquelle il faut ajouter celle des migrants clandestins.

Le 28 mars, le Premier ministre, Édouard Philippe, a rappelé que « beaucoup de territoires d’Outre-mer sont des îles, avec des capacités sanitaires qui reposent en général, pour les cas les plus graves, sur l’évacuation sanitaire en métropole. » Et, a-t-il continué, cette « situation nous a conduit à prendre des décisions particulières pour les territoires ultramarins. »

S’agissant de Mayotte, M. Philippe a annoncé que le nombre de lits de réanimation passera de 16 à 50 et que 7 respirateurs seraient livrés à l’hôpital de Mamoudzou. En outre, les vols commerciaux à destination ou au départ de l’archipel ont été suspendus, seules des liaisons aériennes avec La Réunion étant autorisés afin d’assurer le ravitaillement en produits alimentaires et sanitaires ainsi que les éventuelles évacuations urgentes et le renfort de personnel soignant.

Par ailleurs, en métropole, ce 31 mars, un avion-ravitailleur A330 MRTT « Phénix » de l’Escadron de ravitaillement en vol et de transport stratégique [ERTS] 1/31 Bretagne vient d’évacuer six patients atteints de Covid-19 de Mulhouse vers Hambourg [Allemagne]. Et les hélicoptères NH-90 Caïman de l’Aviation de l’armée de Terre [ALAT] continuent d’enchaîner des missions du même type.

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