Covid-19 : Le Service de santé de Armées lance les élèves de ses écoles dans la bataille contre l’épidémie

Lancée le 25 mars par le président Macron afin de soutenir les autorités sanitaires dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, l’opération « Résilience » pourrait mobiliser jusqu’à « plusieurs milliers » de militaires, a indiqué Florence Parly, la ministre des Armées, sur les ondes de RTL. « Il est difficile de donner un chiffre tout simplement parce que nous allons nous efforcer de nous adapter du mieux possible aux demandes exprimées par les préfets », a-t-elle ajouté.

Déjà, les armées ont été mobilisées pour évacuer des malades du Covid-19 vers d’autres hôpitaux moins sollicités. C’est ce qu’ont fait l’armée de l’Air, avec des vols d’A330 MRTT Phénix pouvant transporter 6 patients grâce au kit Morphée, et la Marine nationale, avec le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Tonnerre. Le Régiment Médical [RMED] de l’armée de Terre a déployé un hopital de campagne à Mulhouse, avec le Service de santé des Armées [SSA] afin de, là-aussi, soulager les établissements hospitaliers de la ville.

Des missions dans le domaine de la logistique ont également été assurée, en particulier par le Commandement de la logistique des forces de l’armée de Terre [COMLOG], notamment pour transporter du matériel médical.

D’autres contributions, d’une ampleur certes plus modestes mais néanmoins importantes, ont été évoquées par le ministère des Armées. Ainsi, deux logisticiens du 2e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa] ont été affectés au centre hospitalier du Mans afin de soulager leurs homologues civils et apporter leur expertise dans l’organsiation et la gestion des stocks – devenus stratégiques – de produits médicaux.

À Mont-de-Marsan, des aviateurs de la base aérienne 118 se sont portés volontaires pour aider le SAMU des Landes, à l’hôpital Layné. Depuis le 17 mars, soit une semaine avant le début de l’opération résilience, ces militaires sont venus renforcer le centre de régulation téléphonique, où leur tâche consiste à trier les appels et orienter les cas présumés de Covid-19 vers le bon service.

« Outre ce volontariat, la base aérienne 118, continue ses activités et contribue notamment à assurer la mission de défense du territoire 24/24h et 7/7 jours, en garantissant la sécurité de l’espace aérien français », a tenu à souligner l’armée de l’Air.

Dans le même temps, les PHA Mistral et Dixmude se préparent à se déployer respectivement dans le sud de l’océan Indien et dans la région Antilles-Guyane.

Parti de Toulon le 10 mars dernier pour un déploiement en Méditerranée orientale, le PHA Dixmude est revenu deux semaines plus tard afin de se « reconfigurer pour partir au plus tôt vers les Antilles appuyer les autorités civiles dans la lutte contre l’épidémie du coronavirus », a annoncé le ministère des Armées. Pour le moment, rien n’a été dit au sujet du PHA Mistral, actuellement engagé dans la mission « Jeanne d’Arc ».

Ce 28 mars, l’Aviation légère de l’armée de Terre a été sollicitée à son tour, la ministre des Armées ayant annoncé que des hélicoptères NH-90 Caïman allaient « prendre en charge plusieurs patients atteints du Covid-19 » à Metz pour les transporter en Allemagne, « vers des hôpitaux en capacité de les accueillir ».

« Je me suis entretenu hier avec mon homologue allemand afin de définir et préciser les modalités de cette opération. Je remercie profondément nos amis allemands pour leur soutien et solidarité. Nous partageons tous un seul objectif : vaincre le Covid-19 », a expliqué Mme Parly.

Quant au Service de santé des Armées, il est évidemment en première ligne, que ce soit avec ses hôpitaux d’instruction des armées [HIA] et l’hôpital de campagne installé à Mulhouse. Et il a dû mobiliser une partie des élèves en formation au sein de ses écoles.

En effet, ses 336 internes des hôpitaux des armées et élèves de l’Ecole du Val-de-Grâce ont d’ores et déjà été mobilisés pour renforcer les équipes des hôpitaux civils et militaires « dans lesquels ils sont en stage », explique le ministère des Armées. Même chose pour les infirmiers anesthésistes et de bloc opératoire.

En outre, depuis le 21 mars, 130 élèves des Écoles militaires de santé de Lyon-Bron [EMSLB] ont aussi été envoyés en renfort dans les HIA qui « participent activement à la lutte contre le COVID-19. »

« Les élèves médecins, pharmaciens et infirmiers sont encadrés par les professionnels du SSA afin d’exercer leur mission dans les meilleures conditions au sein des HIA, mais aussi de l’EMR installé à Mulhouse où 8 élèves-infirmiers ont été déployés ce week-end », précise le ministère des Armées.

Avant leur mission, tous ces élèves ont suivi une formation aux règles d’hygiène, habillage et déshabillage spécifiques en cas de prise en charge de patients contaminés par le SARS-Cov-2 [le virus responsable de la maladie Covid-19, ndlr].

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