Le projet américain de « porte-drones volant » a franchi une étape clé avec le premier vol du X-61A « Gremlins »
Durant les années 1930, l’US Navy eut l’idée d’utiliser des dirigeables rigides pouvant emporter des Curtiss F9C Sparrowhawk et mettre en oeuvre un « panier espion », lequel leur permettait d’observer la situation au sol alors qu’ils évoluaient au-dessus de la couche nuageuse. Deux appareils – les USS Macon et USS Akron – furent construits et mis en service… Avant d’être accidentellement perdus. Ce qui mit un terme à ce concept. Du moins le croyait-on…
En effet, en 2014, la DARPA, l’agence de recherche et développement du Pentagone, lança un nouveau projet reprenant ce concept de porte-avions volant, basé sur un avion de transport C-130 Hercules pouvant lancer et récupérer des drones. « Une telle approche permettrait d’étendre considérablement la portée des mini-drones, d’améliorer la sécurité globale et de disposer, à moindre coût, de capacités révolutionnaires en matière de renseignement, de surveillance et de reconnaissance », fit-elle à l’époque.
En outre, il était question de faire voler en essaim les drones de ce programme, appelé « Gremlins ». Destinés à effectuer différentes missions en fonction de leur charge utile [renseignement, reconnaissance, appui aérien , etc] en déjouant les capacités d’interdiction et de déni d’accès d’un adversaire potentiel, ces appareils devaient être peu onéreux et pouvoir être utilisés une vingtaine de fois.
« La capacité d’envoyer un large nombre de petits systèmes aériens sans pilotes possédant la capacité de se coordonner donnera aux forces américaines une flexibilité opérationnelle à un coût bien plus réduit que celui actuel avec les plateformes tout-en-un, en particulier si on peut récupérer ces systèmes sans pilote en vol pour les réutiliser », avait expliqué un responsable de la DARPA, en 2015.
Puis, en mai 2018, le programme Gremlins entra dans sa phase III, après l’attibution d’un contrat à Dynetics, à la tête d’une équipe constituée notamment par Kratos UAS [chargé de mettre au point le drone X-61A Gremlins], Sierra Nevada Corporation [système de navigation] et Airborne Systems.
Un premier essai était prévu dans le courant de l’année 2019. Et il a effectivement été réalisé en novembre dernier, à Dugway Proving Ground près de Salt Lake City [Utah]. La DARPA l’a seulement annoncé le 17 janvier.
Cet essai a consisté à libérer un X-61A Gremlins fixé sur un pylône d’un C-130 Hercules et à le faire voler pour collecter des données. Et il a donc été réussi, même si le drone a été perdu au moment de le récupérer à cause d’un probème avec son parachute de sécurité. Mais, assure la Darpa, la récupération de l’engin n’était pas au programme de ce test.
Quoi qu’il en soit, ce premier vol d’un X-61A Gremlins, dont cinq exemplaires ont été construits, a permis de valider le lancement à partir d’un C-13 ainsi que le déploiement des ailes et le démarrage à froid de son moteur, de vérifier les systèmes de contrôle aériens et au sol, et les performances de la liaison de données.
Le X-61A « a bien fonctionné, ce qui nous confirme que nous sommes sur le bonne fois. Nous sommes confiants pour la suite », a commenté Scott Wierzbanowski, le directeur du programme Gremlins, à la DARPA.
« Ce test en vol valide tous les travaux de conception technique, d’analyse et d’essais au sol que nous avons effectués au cours des deux dernières années », s’est félicité Brandon Hiller, le responsable du développement du X-61A. « Les données de télémétrie du vol sont conformes à nos prévisions. Notre équipe a fait un excellent travail pour réaliser le premier vol de cet avion unique en si peu de temps, et nous sommes impatients de mettre cette nouvelle capacité entre les mains du département de la Défense », a-t-il ajouté.
Selon la DARPA, un second essai est prévu pour le printemps prochain.
Pour un drone  » récupérable  » c’est assez ridicule de le perdre au premier essai !
J’espère qu’ils n’ont pas prévu également de le relier au cloud des F-35 via le « chapelier fou » ……
USS Macon, pas Mason. Le hangar existe toujours dans le sud de la baie de San Francisco sur la base de Moffetf Field
On peut visiter ce genre de hangar à dirigeable dans l’Oregon à l’ouest de Portland – c’est le Tillamook Air Museum, plus grosse structure en bois du monde. A voir entre autres là -bas, un « mini-Guppy  » et un… Fouga Magister !
« nous avons réussi à faire voler un drône. Le seul truc spécifique à ce drone, la récupération, n’a pas fonctionné mais ce n’était pas notre objectif donc le test est réussi » 🙂
Bon sinon l’hégémonie américaine dans les airs a de beaux jours devant elle. Nous on en est à apprendre comment ravitailler un hélico ou faire sauter 1 stick de para rapidement depuis une sorte de C130 en plus cher.
Et combien de pays dans le monde ravitaillent leurs hélicos? Sachant bien sûr que nous n’apprenons rien puisque nos caracals sont ravitaillés depuis un bail déjà …..
Et concernant l’hégémonie américaine, dans le cas présent elle sera confirmée quand les US auront réussi la manÅ“uvre la plus délicate : la récupération. Parce que balancer un drone depuis un avion, ce n’est pas vraiment nouveau.
Les anglais avaient aussi présenté le concept de porte drone, mieux, un drone géant porte drones qui assemblait en son intérieur des drones ayant même peut-être sa propre imprimante 3D en fonction des missions, de la pure science fiction.
Mais pour le concept de vaisseau-mère, ou de croiseur aérien( avec ses drones lui tournant autour comme des mouches), sorte de porte-avion ou chateau dans le ciel, on se doute de la puissance théorique ne serait-ce que intimidante d’un tel engin sur un champ de bataille ou pour calmer une ville rebelle, on a pas encore la technologie pour cela. Mais on va avoir des drones toujours plus grands, ce qui incite à améliorer la structure, les matériaux, la distribution d’énergie.
Cit : [ Mais pour le concept de vaisseau-mère, ou de croiseur aérien( avec ses drones lui tournant autour comme des mouches), sorte de porte-avion ou chateau dans le ciel, on se doute de la puissance théorique ne serait-ce que intimidante d’un tel engin sur un champ de bataille ou pour calmer une ville rebelle, on a pas encore la technologie pour cela. ]
C’est peu ou prou ce qu’envisageait Pierre Giffard dans  » La Guerre Infernale  » avec ses dirigeables annihilant Munich et ses monoplaces d’escorte pilotés par les  » Monte en l’air  »
« Bomber » Harris et Curtiss le May apparaissent comme de doux philanthropes lorsque l’on lit les « arguments » de Pierre Giffard- aéramiral Rapeau pour réduire en cendres Munich .
Cit : [ Durant les années 1930, l’US Navy eut l’idée d’utiliser des dirigeables rigides pouvant emporter des Curtiss F9C Sparrowhawk et mettre en oeuvre un « panier espion », lequel leur permettait d’observer la situation au sol alors qu’ils évoluaient au-dessus de la couche nuageuse. Deux appareils – les USS Macon et USS Akron – furent construits et mis en service… Avant d’être accidentellement perdus. Ce qui mit un terme à ce concept. Du moins le croyait-on…]
Pffffffffffff ! THE RUSSIANS DID IT M. LAGNEAU !
http://destination-armageddon.fr/on-se-bat-dans-l-air.html
Pour revenir sur le F9C Sparrowhawk auquel vous faites référence monsieur Lagneau ce n’est pas le seul programme d’avion parasite. C’est par contre sans doute le plus abouti en effet. On pense évidemment aux célèbres McDonnell XF-85 Goblin et au projet Ficon portés par les Américains durant la guerre froide.
https://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/convair-grb-36-ficon-republic-grf-84/
https://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/mcdonnell-xf-85-goblin/
Mais il y en a bien d’autres. Le kamikaze (japonais) Yokosuka MXY-7 par exempledevait avoir recours à un avion porteur pour permettre d’attaquer les cibles alliées. Ce n’est pas le seul exemple, bien entendu.
https://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/yokosuka-mxy-7-ohka-baka/
Et d’une manière plus pacifique le principe d’avion parasite fut utilisé par les Britanniques durant l’entre-deux-guerres dans le cadre de l’assemblage de deux hydravions commerciaux : le S.20 Mercury et le S.21 Maia. Cela prit le nom de Short Mayo Composite project. Sans grands résultats à vrai dire.
Donc pour quelqu’un qui comme moi s’intéresse un peu à ce domaine le programme Gremlins est assez passionnant. Merci à vous d’en parler.
L’écrasante supériorité technologique des USA explique facilement toutes les victoires US au Vietnam, en Somalie, en Irak, en Afghanistan.
Raymond75, ils sont foutent, du moment qu’ils les gagnent a Hollywood, ils sont contents, çà leur suffit.
Je pense qu’ils ne vont pas tarder a sortir Top Gun 5, 6, 7, 8, 9, 10 et Rambo 10, 20, 30 pour montrer au monde que ce sont eux les plus forts. Brrr, l’humanité en tremble déjà .
Tu dois te sentir super « hors sujet » après nous avoir sorti tous ces vieux films …en mélangeant tout pour te défouler sur l’Oncle Sam, cinéma, réalité militaire etc !!!
Ah toi, tu n’a pas du bien comprendre le sarcasme de Raymond75, ni le mien. C’est pas grave, l’emploi revient en France grâce a « Choose France », aller, tout le monde il est content. 🙂
Raymond75, votre ironie porte sur quoi exactement? Sur l’utilité de la haute technologie? Parce qu’il faut se souvenir que la Russie, la Chine et même la France font beaucoup d’effort pour se maintenir au niveau des USA ou les rattraper.
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Les échecs américains s’expliquent plus par une mauvaise définition des objectifs stratégiques et/ou des procédés obsolètes que par un déficit de technophobie. A ce sujet, on peut se demander combien de temps la Russie et la Chine mettront pour se doter de leur propre version de Gremlins … tout comme on peut douter que les USA découvriront la bonne doctrine d’emploi de cette technologie avant leurs rivaux.
Ça va se bousculer dans les airs, on verra plus le soleil…
http://www.paxaquitania.fr/2019/06/le-remote-carrier-est-il-lavenir-du.html
Dans un environnement non permissif, les USA font feu de tout leurs dollars imprimables à l’infini pour maintenir leur future capacité ISR :
https://geointblog.wordpress.com/2019/10/30/kestrel-eye-un-microsatellite-dobservation-tactique-pour-larmee-americaine/
À noter que la France tente aussi des « nano-satellites » :
https://geointblog.wordpress.com/2020/01/06/unseenlabs-met-le-new-space-francais-sur-orbite/#more-21762
https://www.industrie-techno.com/article/avec-angels-le-cnes-va-mettre-en-orbite-le-premier-nano-satellite-industriel-francais.58499
« Ça va se bousculer dans les airs, on verra plus le soleil… »
Vous nous croyez pas si bien dire… Ça commence déjà avec les mega constellations de satellites :
https://www.air-cosmos.com/article/cauchemar-astronomique-22410
la récupération d’un avion par un autre avions est un exploit.
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D’un autre côté le programme est loin d’être opérationnel et je pense que les conditions météo ont été soigneusement choisies pour leur clémence, histoire de faciliter l’opération.
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Leur drone me fait penser à une de mes lectures préférées: Yoko Tsuno Tome 9, « la fille du vent ». Avec les enjeux climatiques et la redécouverte de l’épave du Yamato, un album qui n’a pas pris une ride, en plus de couvrir une actualité de plus en plus polémique: le climat comme arme.
De la S.F. comme je l’aime.
Cit : [ la récupération d’un avion par un autre avions est un exploit.]
Cela se rapproche assez d’un ravitaillement en vol automatique , non ?
https://www.air-cosmos.com/article/airbus-ds-vers-un-systme-automatique-pour-le-ravitaillement-en-vol-17917
https://www.air-cosmos.com/article/airbus-russit-un-ravitaillement-en-vol-avec-son-systme-automatique-4928
[ Leur drone me fait penser à une de mes lectures préférées: Yoko Tsuno Tome 9, « la fille du vent ]
Que Dieu prête vie le plus longtemps possible à Roger Leloup ! Ses éditeurs le pressent désormais d’écrire des histoires complètes et non pas étalées sur deux albums …( Interviouve il y a un peu plus d’un an )
Les ravitos se font assez loin de l’avion à cause des perturbations. Et il n’y a pas de liaison fixe risquant d’arracher un bout d’avion.
Vous êtes un homme de bon goût !
Vos lectures vous ont trahi.
Ah, ce monsieur Leloup, collaborateur d’Hergé, passionné d’avions, encreur au style inimitable avec ses déliés de calligraphiques…
Et ce n’est rien face à ses qualités de conteur : contemporain d’Albert Bariolé (il était une fois… L’homme, l’espace), il maîtrise à la fois les émotions et les décors.
Il suffit de voir comme ses albums ont bien vieillis tant ils sont intemporels.
Plus proche de nous, a la sortie du 747, l’idée d’en faire un porte-avions volant avait déjà germé outre-atlantique. Un article du Fana de l’avitation avait d’aillurs exposé le concept. Il s’agissait alors de pouvoir lâcher et récupérer en vol des micro chasseurs pilotés (il fallait donc de la place pour les pilotes).
J’ai eu l’occasion il y a bien des années de supputer ici que l’A380+drones (plus de pilotes et l’intendance allant avec) aurait pu rafraîchir le concept!
Ce sera chez nous plutôt avec l’A400M aux dernières nouvelles et tout le monde a des plans pour le PA volant.
Sont vraiment fort les americains rien dire, ils maitrisent leurs sujets, ils sont bon pour dominer le monde pendant 1000 encore !!
Le concept est intéressant, mais encore loin d’être opérationnel. Le largage des drones est en effet la partie « facile », ou en tout cas la moins compliquée. La récupération de manière fiable et par tous les temps s’annonce beaucoup plus problématique… A court/moyen terme, la possibilité de ravitailler en vol les drones pour augmenter leur autonomie semble plus accessible technologiquement (piste à creuser pour le SCAF et ses effecteurs déportés ?). Autre voie possible à partir de ce concept de drones largués par gros porteur : partir sur du drone « jetable » (ce qui supprime le problème de la récupération), par exemple pour saturer la défense aérienne ennemie et l’obliger à révéler ses positions.
Le programme Gremlins est assez ancien et fait débat depuis longtemps. A mon sens, l’opinion la plus répandue est que l’avion-cargo larguera les drones pour créer un essaim de protection/diversion et délaissera sa récupération à un navire de la Navy ou un avant-poste. On peut également imaginer que les drones a se dirigeront vers des drones terrestres qui en assureront la récupération/mise en Å“uvre ultérieure.
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Il faut en fait se demander quel type d’avions lourds seront mis en Å“uvre par l’USAF dans les prochaines décennies. Si les Américains développent des armements embarqué de rupture (laser, railgun), les avions cargos pourraient devenir prédominant sur les chasseurs. Le programme Gremlins prendraient alors tout son sens: En l’absence de champ de force et autres systèmes de protection futuristes, la solution la plus sensée pour assurer la survie d’avions de grande taille est le déploiement de systèmes anti-missile plus ou moins futuriste et de drones aptes à s’interposer entre l’avion capital et la menace.
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J’en profite pour souligner les efforts des USA pour le développement d’ordinateurs de bord apte à coordonner des essaims de drones. L’USAF a clairement l’ambition de déployer des formations mixtes dont chaque chasseurs habités disposeraient de ses drones d’escorte. Dans cet optique, l’avion capital débutera peut-être sa carrière comme transport de « loyal wings » assigné à une formation de chasseurs-bombardiers, voire d’intercepteurs. Ces derniers feraient office d’avions « synapses » pour les essaims de drones largués par le cargo. Comme l’avion-cargo sera dans une situation périlleuse, le développement de ces défenses deviendraient une priorité. L’arsenal du transport pourrait alors s’améliorer et se diversifier au point de rendre les chasseurs habités de moins en moins viables et de moins en moins indispensables. Mais, une fois encore, rien ne dit que ce sont les Américains qui déploieront les premiers « avions capitaux ».
Pour les opérateurs d’un système de défense, l’idée de l’essaim de drones est inquiétante. Par contre, celle de l’avion porteur serait plutôt de nature à exciter les unités de missiles sol-air et celles de chasse. Un drone devant être consommable, il y a peu de chance qu’il bénéficie des mêmes capacités d’invisibilité radar qu’un chasseur-bombardier du dernier type. Faites suivre l’essaim de drones retournant vers leur vaisseau-mère par un chasseur furtif… et descendez le gros avion-cargo, puis calculez le temps de vol résiduel de l’essaim à cours de carburant…
@ Edgar
Il y a des dingues qui le font avec leurs propres vies alors la perte de quelques drones du moment que c’est de l’argent public…
https://youtu.be/u2SfPIbDDik
Je ne pense pas que les drones furtifs soient si improbables que cela. Après tout, si les Américains misent sur la discrétions accrue, voire la furtivité effective, de leurs engins habités, il est logique qu’il développe des drones d’escorte présentant les même capacités pour ne pas signaler la position des avions habités.
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L’une des critiques formulées contre le programme Gremlins est justement qu’il obligerait les formations de F-35 à choisir entre une nécessaire escorte (ce sont les Me 110 de notre temps) et leur hypothétique furtivité. Je pense que cette critique n’est pas pertinente parce que les drones du programme Gremlins seront mis en service au moment où l’évolution des systèmes de détection aura privé les F-35 de toute furtivité si tant est qu’ils aient jamais bénéficié d’un tel atout.
La la mise en service de ce porte avion volant va permettre aux Etats Unis de prendre l’avance stratégique sur ses adversaires Russes et Chinois.
Ce qui témoigne la relance réelle de la course aux armements spéciaux.
En 2018 la Chine en fait un es des essaims de drones.
Certainement les USA vont utiliser ce porte avion volant en Méditerranée et en mer de chine.esperons
Que les grandes puissances réfléchissent.